Ce que je peux vous dire sur la vie et la famille de Junrei, c’est que ni l’une ni l’autre ne sont ce que l’on pourrait considérer comme normales. Alors que les enfants britanniques normaux vont à l’école pour apprendre des choses sur le monde moldu, les sciences, les mathématiques et la géographie, Junrei restait à la maison à apprendre de ses deux parents. Un enfant typique a des amis puisqu’il va à l’école ou parce qu’il a des voisins. Junrei est né dans l’hôpital d’Edimbourg mais n’a pas vécu autre part que dans le château de ses parents dans le nord de l’Ecosse les années qui suivirent. Comme le petit garçon n’allait pas à l’école et n’avait aucun voisin, il n’avait pas non plus d’amis. Il était fils unique donc les seuls contacts humains qu’il avait, c’était avec ses parents, et accessoirement avec la nounou qu’ils avaient engagés pour couvrir les créneaux où ils étaient tous les deux en mission.

Junrei aimait beaucoup quand c’était sa nounou ou sa mère qui le gardait. Elles étaient strictes avec lui, mais comme il ne connaissait rien d’autre, il trouvait ça normal, mais elles étaient toutes les deux plus indulgentes et douces avec lui que son père. Le mauvais côté quand on est traité différemment par les gens qui vous élèvent, c’est que quand son père revenait, ça faisait toujours assez mal. Il n’était pas méchant son père, mais il voulait préparer son fils au métier auquel il le destinait, et il savait que plus il serait dur avec lui dés le départ, plus ce serait facile pour lui au final. Rétrospectivement, Junrei comprend et respecte ça maintenant. Bien sur à l’époque, c’était le grand méchant loup qui le frappait et l’enfermait des journées entières dans la cave sans raison, juste pour lui forger le caractère. Junrei ne s’en rendait pas compte, mais enfant, il était trop… Joyeux. Il souriait tout le temps, il respirait la joie de vivre, il était trop innocent. Son père voulait effacer le plus tôt possible ces traits de caractère, parce qu’ils pourraient un jour lui être fatals. Il voulait l’élever à son image, il voulait en faire l’assassin parfait.

Bien que dures, les méthodes de son père payèrent cependant leurs fruits. Lorsqu’il eut atteint l’âge de sept ans, il ne restait plus rien de la joie de vivre et de l’innocence d’un enfant dans les yeux de Junrei. Il ne restait plus qu’une froideur affectée, un calme, une rage intérieure et une envie de rendre ses parents fiers qui lui permettaient de se dépasser constamment. Son père commença à lui enseigner des techniques de combats moldus ainsi que le maniement basique des armes. Les petites mains de Junrei ne lui permettaient pas de tenir toutes les armes, mais il apprenait la théorie et il voyait son père faire. Il pratiquait les mouvements dans le vide, il se battait contre son père et finissait toujours au tapis. Il ne s’en souvient pas, mais sa mère lui a raconté qu’une de leur séance d’entrainement s’était un jour soldée par une commotion cérébrale pour lui.

Sa mère lui apprit des techniques d’espionnage. Elle lui apprit en tout cas à se montrer discret, elle lui apprit à suivre quelqu’un sans se faire remarquer, elle lui apprit comment écouter aux portes à la façon moldue, au cas où un jour, il ne se retrouve sans sa baguette magique. Elle lui apprit également des méthodes de communications moldues, puisque le petit garçon n’était pas encore entré à Poudlard et ne possédait pas encore de baguette. Avec sa mère, il apprit également à rester parfaitement stoïque, à ne rien dévoiler de ce qu’il ressentait ou prévoyait, elle lui apprit à se contrôler mieux que n’importe quel petit garçon de son âge et quant il eut atteint ses onze ans, il en paraissait facilement le double vu la façon qu’il avait de rester calme et posé. Il ressemblait de plus en plus à son père.

Junrei avait demandé à ses parents bien des fois pourquoi ils lui apprenaient tout ça, mais ses parents n’avaient jamais répondu. Comme le petit garçon aimait bien ces cours légèrement particuliers, il n’était pas allé chercher plus loin. Ce ne fut qu’avant de partir pour aller prendre le Poudlard Express la veille de sa première rentrée que ses parents le convoquèrent pour lui expliquer leur métier et leur objectif. Il vit les tatouages identiques en croissant de lune qu’ils avaient tous les deux. Il écouta calmement ses parents et ne chercha pas à discuter, après tout, c’était son destin, et il n’en voulait pas d’autre. Il se sentait fier que ses parents croient en lui et lui confient une sorte de mission, il voulait les rendre encore plus fiers en s’améliorant. Ses parents ne lui avaient jamais inculqué de véritable notion de bien et de mal, ou celles qu’ils lui avaient enseignées ne disait rien concernant le meurtre. Alors quand son père lui dit qu’il valait mieux tuer que d’être tué, Junrei le cru sans chercher à en savoir plus. Dans la tête d’un petit garçon, cela avait beaucoup de sens, et aujourd’hui encore, ça en a. C’est devenu sa règle d’or. Tout ce qu’il retira d’autre de la conversation fut qu’il ne devait pas se trahir à Poudlard. Son père l’avait mis dans le secret, maintenant il était l’un des leurs. Il lui faisait confiance pour ne pas trahir leur secret et pour profiter de ces années pour apprendre à voler sous les radars et devenir puissant magiquement.

Junrei prit sa mission très au sérieux. Il fut réparti à Serpentard, bien entendu, comme toute sa famille avant lui. Il ne se fit aucun ami, les gens avaient peur de lui. Il fallait dire qu’il paraissait très renfermé, surtout pour quelqu’un de son âge. Les gens se rendaient bien compte que ce n’était pas de la timidité, non, c’était autre chose, et ils n’aimaient pas ça. Même les professeurs ne lui adressaient pas la parole en cours, et pourtant, Junrei était un élève particulièrement brillant. Il n’obtenait que de très bonnes notes et excellait encore plus dans les exercices pratiques. Ses deux matières préférées étaient les Sortilèges et les Potions. Il passait des nuits à la Bibliothèque à dévorer des livres remplis de formules, elles n’étaient pas toutes absolument indispensables, mais certaines pouvaient toujours se révéler utiles dans certaines circonstances. Une des choses qu’il avait apprit lors de ses combats avec son père, c’était qu’un sortilège pour lancer une poêle à frire à travers la maison, ça peut vous sauver la vie. Adaptation, c’était nécessaire à la survie.

Junrei adorait apprendre, il engrangeait les informations d’une manière assez phénoménale, ce qui lui valut quelques moqueries de la part de camarades de classe. Après que quelques animaux de compagnie aient été retrouvés égorgés dans les couloirs ou bien écrasés en bas de la tour d’Astronomie, ou encore empoisonnés et posés devant le bureau de Severus Snape, les railleries cessèrent. Rien ne fut jamais prouvé, mais les rumeurs n’ont jamais eu besoin de véritables preuves. Après les sortilèges, Junrei s’amusa à regarder dans les manuels de potions qu’il avait empruntés dans l’armoire de son professeur aux cheveux gras et apprit à concocter des potions assez intéressantes. Plus d’une fois, il eut envie d’en tester une sur ses camarades, mais il tenait à finir ses études sans avoir de vrais problèmes, il se contenta donc des animaux de compagnie que ses parents lui avaient offerts, et quand il se retrouvait à court, il utilisait ceux des autres.

Junrei sortit de Poudlard diplômé et major de sa promotion dans beaucoup de matières – dont les sortilèges et les potions bien sur. Il revint vivre avec ses parents. Le petit garçon avait grandit, et il était désormais un homme. Les combats et les séances d’entrainement avec son père devinrent de plus en plus musclés, mais également de moins en moins inégales. Ils alternaient à présent techniques moldues et techniques magiques. Sa mère lui apprenait de nouveaux sortilèges ainsi que de nouvelles potions. Junrei avait visiblement hérité ses dons dans ces deux matières du côté maternel. Quelques mois après, il se fit à son tour tatouer et entra dans la Confrérie en tant qu’apprenti. Ses parents, tous deux assassins du Premier Ordre, l’ont fait entrer mais ont tous deux insisté pour que ce soit quelqu’un d’autre qui le prenne pour apprenti. Il se retrouva ainsi avec un homme ayant une trentaine d’année comme maître pendant les premiers temps. Il gagna énormément d’expérience, son maître était parfait pour lui, ses méthodes étaient différentes de celles de son père mais Junrei su s’adapter. Ce fut sous les ordres de son maître qu’il tua un être humain pour la première fois, c’était une proie facile, Junrei trouva presque ça trop facile. Il ne ressentit en tout cas rien d’autre que le sentiment de satisfaction du travail bien fait après avoir accompli sa tâche. Toute sa vie il avait été entrainé à faire ça, et il trouvait ça le plus normal du monde.

Après quelques temps, Junrei grimpa les échelons. Ses compétences au combat, son intelligence et sa puissance magique lui permirent d’entrer dans le groupe des assassins du Second Ordre. Il était ainsi passé en auto-formation, et il adorait ça. Les gens le sous-estimaient parce qu’il avait un visage sympathique. Son père lui avait souvent répété qu’il devrait s’en servir comme d’un atout, pour attiser la confiance des gens. Junrei se ferait en tout cas un plaisir de leur prouver qu’il n’était pas arrivé ici par hasard. Il commença à connaître d’autres personnes, des gens qu’il ne considérait pas comme des amis mais qu’il apprit à apprécier comme des frères. Ils ne se parlaient pas spécialement, mais il apprit la loyauté envers ses camarades. Il n’était pas du genre très collectif mais il respectait l’esprit de la Confrérie, il n’aurait jamais attaqué l’un des leurs. Il était juste plus du type solitaire.

Pendant les années qui suivirent, quelques missions furent confiées à Junrei. Il apprit durant l’une d’elle qu’aucune n’était trop facile et ne devait être prise à la légère. Il en retira une cicatrice sur l’avant-bras droit, mais il se jura ce soir-là de ne plus jamais recommencer la même erreur. Cette expérience lui a été bénéfique. Sa plus longue mission en tant qu’assassin du Second Ordre fut également sa dernière, celle qui lui permit d’accéder à l’échelon suivant. Il devint alors assassin du Premier Ordre.

Il avait vingt-cinq ans et il était passé professionnel dans l’art de tuer quelqu’un sans se faire prendre. Il utilisait des moyens divers et variés, les potions, les sortilèges en tout genre, les armes de combat, les armes à feu moldues, des pièges de sa propre invention… etc. Parallèlement à l’une de ses missions une fois, il avait testé un nouveau concept. Il avait torturé psychologiquement un moldu jusqu’à le pousser au suicide. Ça avait marché, mais la technique, bien que très intéressante, était trop lente et longue pour être utilisée professionnellement. Il la garda néanmoins dans un coin de sa tête au cas où il ait un jour envie de se distraire à nouveau.

Sa mère mourut cette année là. Il n’y eut pas d’enterrement. Ce serait mentir que de dire que le jeune homme a été dévasté par cette nouvelle, il aimait sa mère, en tout cas il se devait de l’aimer, il la respectait néanmoins, mais ça faisait partie des risques du métier. Il l’avait apprit très tôt et il n’avait jamais vécu autrement que dans l’expectative d’un évènement comme cela. Il savait que ça pouvait arriver à n’importe quel moment et pour lui, ses parents étaient déjà morts depuis longtemps. Il s’était déjà fait à l’idée de leur mort, il les avait perdus depuis des années déjà.

En revanche, sa vie bascula quand une nouvelle personne fut nommée commandante de la base européenne de la Confrérie. Junrei fut légèrement surpris qu’il s’agisse d’une femme mais il était persuadée que sous son apparence se cachait une femme mortellement dangereuse. C’était la première fois de sa vie que Junrei ressentait ça pour quelqu’un. Il la respectait et la désirait à la fois, les femmes et les hommes qu’il avait désiré dans sa vie auparavant, il ne les avait jamais respecté. Mais cette femme là, elle dégageait un tel mélange d’autorité, de contrôle, d’intelligence et de puissance qu’il ne pouvait pas s’empêcher d’être encore plus attiré par elle. Il voyait en elle une sorte de beauté glaciale qui, paradoxalement, faisait fondre un petit peu son cœur. Il était persuadé d’être amoureux d’elle, la vérité, c’était que jamais il n’avait rencontré une femme d’exception comme elle.

Et en effet, quelques mois après sa nomination, il apparut clair aux yeux de tous les assassins de la base que la jeune femme n’était pas à prendre à la légère ou à sous-estimer. Junrei travailla encore plus dur pour gagner l’estime et le respect de cette femme qu’il s’était mis à admirer et qu’il était persuadé d’aimer. Son père mourut l’année suivante. Junrei, quant à lui, acquit encore plus d’expérience. Ses confrères avaient toujours tendance à le prendre à la légère, mais il sentait bien au regard de glace qu’il sentait de temps en temps peser sur lui, que la commandante de la base n’était pas d’accord avec eux. Il eut un jour l’occasion de lui prouver directement qu’elle avait raison de ne pas le croire inoffensif et il sut ce jour là qu’il avait gagné au moins un morceau de son respect, ou en tout cas de sa confiance. Il ne chercha pas à en faire plus, il continua à effectuer ses missions les unes après les autres, ne vivant que pour son boulot et traversant l’Europe de part en part.

Il ne s’imposa pas parmi ses camarades comme le tueur d’exception qu’il était. Et pourtant, un jour, sa Majesté en personne, la Reine de Pique comme on la surnommait au sein de la Confrérie, vint le voir pour lui proposer une mission avec elle. Un homme était venu la supplier de venir sauver sa petite sœur, et elle voulait l’aider pour l’obliger à rester à leur service. Junrei ne voyait pas trop l’utilité de s’embarrasser d’une mission pour avoir quelqu’un d’autre à leur service mais il accepta la mission comme il se devait de le faire. Ils récupèrent la jeune Catriona et la rendirent à son grand-frère saine et sauve. Helen, comme promis, proposa alors Junrei bras-droit de la base européenne de la Confrérie à Richard Rahl. Junrei fut convoqué devant une assemblée constituée de tous les commandants de base de la Confrérie et passa une série de tests, d’examens ainsi que d’interrogatoire. Le jeune homme en ressortit avec un nombre impression de bleus et une fatigue morale hors du commun, mais surtout, avec son titre de bras-droit de la commandante de la base européenne de la Confrérie. Une cérémonie officielle eut lieu et Junrei fut imposé aux assassins de la base comme le bras droit d’Helen.

Toujours persuadé d’être amoureux de la jeune brune, Junrei reste cependant légèrement en retrait pour l’instant, agacé par la relation qu’elle entretient avec le chef de la Confrérie. Il connait sa place et ne veut pas intervenir. Il attend patiemment sa chance, et en attendant, continue à essayer de gagner son estime et son respect.

Junrei est un jeune homme qui peut paraitre très froid au premier abord. Il n’est pas du genre très chaleureux, mais c’est aussi la marque de fabrique des grands assassins. Il ne laisse jamais transparaitre ses émotions parce qu’on lui a apprit depuis tout petit que c’était une marque de faiblesse et qu’en plus de ça, c’en était une particulièrement dangereuse. Il a eu l’occasion de se rendre compte à quel point c’est vrai. Le jeune homme ne parle pas beaucoup mais réfléchit en revanche énormément. Il est très intelligent et ingénieux. Il possède une grande curiosité intellectuelle qui le pousse à en apprendre toujours plus et qui a fait de lui un assassin particulièrement cultivé, doué et aguerri.

Sans être particulièrement un cœur de pierre, Junrei n’a jamais connu le véritable amour. Il ne compatit que très rarement, et seulement avec les personnes qu’il respecte ou pour qui il a une très grande estime. Il est assez cynique cependant et ne se laissera pas abattre pour des broutilles. Très mature, calme et posé, le jeune homme respire la sérénité et le contrôle. Les gens qui le regardent à l’œuvre ont l’impression de voir une véritable machine à tuer. Il ne sourit que très rarement, parce qu’il n’aime pas que les gens lisent sur son visage, il préfère garder ses pensées personnelles pour lui, même si elles sont inoffensives en théorie. Il est toujours en garde, même au sein de sa Confrérie. Il sait qu’une des règles précise qu’ils doivent être loyaux les uns envers les autres mais il sait également qu’il suffit d’une seule seconde d’inattention pour se prendre une dague dans le cou ou une balle en plein cœur.

Junrei est un garçon qui est très concentré, constamment. Il ne perd jamais son sang-froid et possède un self-control à glacer les sangs parfois. Il n’a pas non plus froid aux yeux et ne recule devant rien. Il n’a jamais été ennuyé par les problèmes éthiques ou philosophiques, il aime apprendre mais il n’aime pas qu’on bouscule ses certitudes, aussi il préfère rester dans l’optique que ses parents lui avaient donné. Il se sent bien dans sa voie et n’a absolument aucune envie d’en changer. Junrei peut se montrer très manipulateur, voire même vicieux avec ses victimes ou même avec des gens qui pourraient le considérer comme un ami. Il est sans pitié dans son boulot et comme il n’a pas vraiment d’amis, il est souvent sans pitié dans sa vie également.

Arriviste, il est prêt à tout pour arriver à ses fins. Il est également très loyal et ne fera jamais rien qui pourrait lui attirer les foudres de ses supérieurs dans la Confrérie. Il possède une arrogance qui est toute naturelle vu ses capacités et sa puissance magique, il est sur de lui et possède une agilité et une dextérité que beaucoup lui envient. Il se sert bien souvent de son visage d’ange pour se rapprocher de ses victimes dans le cadre de certaines missions. Il a conscience de ses atouts et n’hésite jamais à s’en servir. Enfin, Junrei n’est pas quelqu’un qui se pose énormément de question morale, il a envie de faire quelque chose et ça ne contredit aucune des règles de la Confrérie ou de son père : il le fait. L’opinion de la société ou même de ses subalternes dans la Confrérie ne font pas partie de ses préoccupations.