Depuis que tout était terminé, le changement brutal d’ambiance surprenait tout le monde. C’est ce que l’ambiance était. Surprenante, déstabilisante. Chacun se remettait encore petit à petit de tout ça, avec peine pour certains. Hershell Lawson, qui n’avait jamais été très malheureux dans sa vie, se remettait d’une demi-année de captivité. Il y avait connu la faim, le froid, la douleur, l’humiliation. Bref, quelque chose dont il aimerait volontiers chasser de son esprit.

C’est en ce matin légèrement frileux qu’un jeune homme d’à peine trente ans se réveilla en un grognement endormi, en lançant jusqu’à l’autre bout de la pièce, un réveil matin Moldu qui devait en avoir vu d’autre. Le matin est souvent un moment désagréable, surtout pour ceux qui doivent partir travailler tôt. Après quelques minutes, Lawson posa les deux pieds à terre, s’étira comme un chat, faisant craquer quelques os de son corps plutôt frêle, encore quelque peu affaiblit par sa sous-nutrition passée. Il enfila un costume, baskets et cravate rouges assorties, puis un petit déjeuné avalé avec hâte, cheveux comme à leur habitude mal coiffés. C’était le premier jour de son retour en service. Il était à la fois heureux et craintif, parce que ces capacités avaient quelques peu évoluées. Pas qu’il ne soit plus performant, loin de là ; disons simplement que plus rien de son travail ne lui parvenait de manière objective. Il avait été directement confronté à cette affaire, et il ne l’oublierait pas de sitôt.

Son appartement avait quelque chose de très agréable. L’Auror résidait dans un vaste appartement au dernier étage d’un vieil immeuble de Londres, genre ancienne usine désaffectée. Il avait une femme de ménage, jouait du violon et du piano, buvait du vin seul devant la cheminée, enfin bref, un vrai Sherlock Holmes en puissance. En parlant de cheminée, Hershell se plaça au centre de celle-ci, les pieds dans la suit et le bois à moitié consumé, passa une main dans une petite cavité perpendiculaire à lui et en tira un petit pot en terre cuite, qui contenait une sorte de poudre, semblable à de la cendre. Il en saisit une poignée généreuse qu’il jeta dans les flammes vertes avant de s’écrier « Ministère de la magie ! » et disparu en un Plop! Sonore.

Atterrissant avec hâte dans l’allée principale, nôtre jeune homme avait perdu l’habitude de se hâter jusqu’au bureau des Aurors. Il resta quelques instants sur place, planté comme un piquet à se laisser bousculer jusqu’à ce qu’un vieux sorcier trapus s’exclama en le menaçant, brandissant une vieille canne à pommeau sous le nez. « Aller on se bouge hop hop hop ! Toujours à flâner ces jeunes ! ». Cette phrase suffit pour faire décrocher un sourire à Hershell, qui emboîtât le pas à la suite du vieil homme. Il arriva devant la fontaine, qui avait été remise à neuf. Le centaure, le gobelin, l’elfe de maison, le sorcier et la sorcière se tenaient à nouveau fièrement, le regard dirigé vers l’avenir. Lawson sortit une Noise de sa poche et la jeta par-dessus son épaule dans la fontaine, en passant son chemin.

Hershell se présentât au bureau des Aurors, où il fut accueillit à bras ouvert, tapes dans le dos et bises pour ces dames. On lui rouvrit son bureau, qu’il ne partageait plus depuis la mort de Williamson, datant de quelques mois, pendant la résistance. Il soupira, satisfait de retrouver ses quartiers, et fit apparaître une mallette venue de nulle part, contenant une tonne de paperasse qui s’était accumulée avec tout ce remue-ménage. Il les rangea soigneusement dans une corbeille dressée devant lui et étiqueta cette dernière avec un « À CLASSER D’URGENCE ».

L’Auror passa une matinée au calme. Kingsley passa la tête dans son bureau en lui souhaitant un bon retour parmi eux, comme plusieurs sorciers dans la journée. Il sortit enfin de quoi travailler et s’attela à la tâche, content d’avoir une journée ennuyeuse, lui qui d’habitude adorait aller en mission, être plongé dans le feu de l’action. Ce n’est qu’en fin de journée, durant laquelle Hershell s’apprêtait à partir, qu’une petite sorcier aux cheveux frisés passa dans son bureau. Elle plusieurs petites notes de services. Sa voix était plutôt morne mais se voulait aimable. « Un jeune homme vient de partir. Il m’a dit de vous prévenir qu’il vous attendrait au Chaudron baveur à l’heure du dîner. »

« Merci Marietta, je n’y manquerais pas. » Répondit Hershell en un clin d’œil complice. La quadragénaire rougie jusqu’aux oreilles et disparue jusqu’à son bureau en de petits pas pressés. Lawson n’avait pas besoin de connaître l’identité du jeune homme. Une seule personne était du genre à passer en coup de vent pour l’inviter souper puis boire un verre dans ce pub, c’était bien Ethan, un homme qu’il avait prit à connaître au début de l’année, avec qui il avait sympathisé et, qu’il n’avait pas revu depuis des mois à cause de ce raffut social et politique.

Le soir venu, Hershell s’enveloppa de sa cape et sorti du ministère pour se rendre au Chaudron Baveur. Là bas, une agréable odeur de soupe y régnait, dégageant une ambiance chaude et plutôt conviviale. Les gens étaient de bonne humeur en général, ce qui avait pour automatisme de redonner le sourire à quiconque entrant dans cette taverne. Hershell déposa sa cape à l’entrée et assit à une table, il retira même sa veste de costume avant de relever les manches. Il faisait plutôt chaud dans ce pub, ce qui changeait subitement de la température instable de l’extérieur. Tom, homme édenté se rendit à la rencontre d’Hershell et prit sa commande.

« Je prendrais une assiette de beans à la tomate Tom, avec des saucisses. Mais j’attend quelqu’un pour l’instant. » Dit-il aimablement en souriant au serveur, qui disparut par la suite derrière le comptoir. C’était une habitude que d’arriver en avance. Un moment propice à la réflexion. Hershell se frottât les mains encore engourdies par le froid et remontât machinalement jusqu’à ses poignets. De là, il commença à se gratter l’intérieur du poignet droit sans y prêter attention, en regardant les clients de l’auberge. Les gens mangeaient en groupes, petits ou grands, mais pratiquement jamais seuls. Les capuchons s’étaient d’avantage absentés, laissant place à des sourires et regards pétillants. Hershell soupira en continuant de se gratter avant de regarder son poignet.

L’inscription « Sang de Bourbe », qui cicatrisait encore, était de nouveau à vif. C’était la dite cicatrisation qui le démangeait autant. Il avait oublié de mettre un bandage ce matin. Sursautant, il remit sa manche maladroitement en se retournant. Quelques gouttes de sang perlaient de sa blessure, sang qui s’étalait avec joie sur le tissu blanc de sa chemise. Quelqu’un s’était adressé à lui d’un coup, sans prendre gare. C’était Ethan.

« Par la barbe de Merlin ! O’Connell ! »

Hershell éclata de rire à la remarque de son ami. Effectivement, il avait connu Ethan dans cette taverne, alors que la guerre avait sévit. C’est sûr que cela faisait un bon moment qu’ils ne s’étaient pas vus, en même temps, quand on est séquestré par l’ennemi pendant plus de six mois, il est clair qu’il est difficile de garder contact avec les copains. Pas la liberté d’aller taper la bavette avec un pote entre deux séances de tortures. Vraiment pas pratique. Il se leva pour lui serrer la main, en cachant l’autre derrière son dos. Pas super non plus de se montré encore meurtrit par la captivité, en affichant une blessure quelque peu humiliante. Mais cela n’avait que peu d’importance. Son compagnon de boisson allait bien, paraissait en pleine forme. Hershell aussi, malgré un regard encore quelque peu cerné et la silhouette légèrement amaigrit. Il lui faudrait encore quelques temps pour reprendre entièrement du poil de la bête.

« Je me remet bien, ça fait du bien d’être de retour dans le monde civilisé ! » S’exclama-t-il après avoir rit franchement. Il se rassit et cacha sa main blessée sous la table. Il devrait attendre un peu, ça finirait bien par sécher. Prenant un air détaché, il se mit à l’aise sur son assise en s’accoudant sur la table. « C’était une bonne idée ce dîner au pub, j’ai passé une journée enfermé au bureau. » Il lâcha un soupire et s’étira, en passant ses mains derrière la tête. « Plus de Mangemorts, plus de problèmes ! Pire que des vacances ! » Lâcha Hershell après un rire tonitruant. Précipitamment, il passa sa main sous la table avec un sourire idiot sur le visage, qui lui donnait un air malicieux.

« La famille de Williamson est passé pour récupérer ces affaires, c’était pas jojo… La femme semblait encore plus maigre que dans mon souvenir et son fils aîné essayait de se contenir. Mais bon, ça n’a rien donné, il a quand même fini par pleurer comme un enfant en trouvant une photo de lui et de son père sur son bureau. » Hershell soupira en s’ébouriffant les cheveux d’avantage qu’ils ne l’étaient déjà. « Les pauvres. J’aurais voulut les aider mais bon… Faut dire que Williamson était muet donc ça aide pas. Enfin… Malgré la bonne humeur générale, on n’échappe pas à quelques rescapés. »

Parler ainsi, avidement, sans avoir peur de gêner ou de manquer de temps, Hershell adorait ça et savait qu’il pouvait en la compagnie de ce jeune homme, qu’il ne connaissait pas tant que ça finalement. L’accent américain de son ami l’amusait, lui donnait d’avantage envie de converser avec lui. Il avait l’esprit vif, et en un sens, on pourrait en conclure que les deux hommes se ressemblaient beaucoup.

« Assez parlé de moi. Qu’est ce que tu as fais de « beau » ces derniers temps ? Tu n’étais pas retourné aux États Unis ? » Demanda l’Auror en se frottant le poignet sous la table. « Avec tout ce qui s’est passé, le ministère aurait pu mettre à l’abri les étrangers quand même… » Lança-t-il en un soupire. Tom arriva pour leur servir un verre en attendant que le dîner soit près, puis s’éloigna en une courbette ridicule dont il avait le secret. Amusé par cet homme légèrement simplet mais brave, Hershell s’esclaffa en prenant son verre de la main gauche, l’autre toujours cachée sous la table. La douleur au poignet lui arracha une moue qu’il fit passer par un mauvais passage de l’alcool dans la gorge. Une bière dans son échoppe, plutôt forte mais agréable en bouche se présentait à eux. D’un revers de main droite, Hershell s’essuya la bouche en se trahissant de lui-même. Il poussa un soupire et tendit le bras en penchant la tête, comme s’il regardait une œuvre contemporaine particulièrement hideuse.

« Oui bon… C’ est pas super harmonieux. En plus c’est mal écrit. » Finit-il par lâcher en prenant un verre détaché. Il attrapa une serviette en papier, essuya le sang séché et replia la manche de son bras droit. « Depuis qui a plus les Mangemorts, ça doit te « manquer », forcément y a plus d’action dans le quartier. » Dit Hershell en un clin d’œil complice. Sa voix était légèrement tremblante, un peu perturbé par sa phrase précédente. Mais il n’était pas du genre à montrer ce qui lui faisait si peur, car oui, ça avait été la première fois qu’il avait eu peur.

Hershell hocha la tête en signe de négation à l’adresse d’Ethan. Travailler occupait l’esprit du jeune sorcier et lui faisait voir du monde. Hormis le travail, il était pas mal seul. Et rester dans son appartement de Londres lui filait le cafard à force. Nôtre Auror lâcha un rire tonitruant et sincère lorsque son ami de boisson lui raconta sa mésaventure à Hawaï, avec un homme étrange. Ça lui manquait, ce genre d’expédition. C’était quelque chose de stimulant dont Hershell était friant, surtout si c’était pratiqué en bonne compagnie. Si on ne prend pas de risque dans la vie, à quoi peut-elle bien nous servir, ne cessait-il de répéter. Il hocha la tête en continuant de sourire, avant d’avaler une seconde gorgée de bière. D’un revers de main, après s’être essuyé la bouche, Hershell reposa son échoppe sur la table de bois.

« Interviewer le dragon ?! Quel drôle de bonhomme ! Je t’imagine bien coursé par un Dragon. Ça devait être stimulant. Ça me manque tout ça. » Lâcha-t-il avec un petit goût amer de nostalgie dans sa voix. En effet, depuis son retour, Hershell s’était concentré sur sa convalescence plutôt que d’autre chose, et donc, il avait encore tout à redécouvrir. Il lui tardait déjà de retourner à sa vie aventureuse. Lorsque Ethan parla de Voldemort, Hershell tressaillit en entendant prononcer son nom, ce qui était idiot compte tenu du faite qu’il n’était plus de ce monde définitivement. Il fit passer sa grimace pour un sourire avant de replonger dans échoppe. Il reposa son verre au bout de quelques minutes puis eu un soupire. Bien sûr il connaissait les agissements partiels de connaissances à lui, mais ils ne s’étaient trop attardés sur le sujet. Ça ne regardait ni l’un ni l’autre à vrai dire, et lorsqu’ils parlaient dans le pub ou bien dans la rue, Hershell n’était pas en service.

Quand son ami lui fit une remarque sur sa marque, Hershell renifla avec amertume, en riant quand même à sa blague. Il était plutôt soulagé qu’il ne s’en mêle pas trop. Ce n’était pas son désir, et Hersh’ n’était pas du genre à faire pleurer dans les chaumières. Seulement, faire vérifier cette blessure ne changerait rien. Cette blessure était infligée par une lame, non par la magie, et finirait donc par guérir. Seulement, les lettres avaient été si profondes dans son poignet qu’elle allait surement rester à vie. Il avait faillis se vider de son sang après ça.

« Ah les femmes » S’exclama Hershell en riant de plus belle. « Ça fait un moment que je n’en ai plus côtoyer. Je n’ai pas trop le temps à dire vrai, mes « congés » forcées ne m’ont pas offert ce loisir. » Ajouta-t-il. Bien sûr, il agissait en plaisantant, même si ça n’avait rien de drôle.

Il souri de nouveau à la blague de Ethan et vit arriver Tom, deux assiettes à la main, celle d’Hershell contenant ces beans à la sauce tomate partiellement sucrée, et ses saucisses qui faisaient trempettes dans le liquide rouge orangé. Hershell inclina la tête en lâchant un « Merci bien. » à Tom l’aubergiste, qui fit une courbette ridicule à cause de son dos voûté, avant de retourner servir d’autres clients. Hershell retroussa sa manche droite, comme précédemment, et s’empara d’une cuillère seul pour couvert. Au début, il mangea vite sans dire un mot mais se détendit avec les minutes. Il avait prit une nouvelle habitude étrange qu’était celle de manger vite. Après des mois passés en sous nutrition, il était normal qu’il veuille se rattraper. Il eu attrapa du pain qu’il plongea dans la sauce avant d’articuler, la bouche pleine, avec le peu de dignité qui lui restait.

« Tu parles de rhumati’fme, mais f’e te paris que tu ne ré’fisterais pas à une bonne f’agarre de rue. » Hershell avala et eu un sourire en s’essuyant les commissures des lèvres à l’aide d’une serviette. « Je suis sûr qu’il reste quelques raffleurs. En plus, le chef du bureau des Aurors nous a demandé de rechercher les Mangemorts et Raffleurs en perdition. Ils veulent les juger comme les Moldus font avec les responsables de génocide… Crime contre l’humanité. » Lâcha-t-il, une étincelle de vengeance dans le regard. Il était moldu et connaissait bien la culture, notamment historique, comme le génocide des juifs dans les années quarante. À y réfléchir, on pourrait dire qu’il s’agissait de la même chose dans ce cas ci. Voldemort avait agit comme Hitler envers les juifs, sauf que lui, touchait les sangs de bourbes.

Hershell avait une relation avec les femmes très distante. Cela n’était survenu qu’une fois avoir atteint l’âge adulte. Autrefois, à Poudlard, Hershell avait eu une ou deux petites amies, rien de bien sérieux. Il n’arrivait pas à garder une relation sérieuse parce qu’il ne voulait pas qu’on le bouscule dans ses habitudes. Pourtant, il détestait être seul. C’était un paradoxe assez complexe. Il attendrait donc une personne pour qui il éprouverait vraiment quelque chose, quelque chose de plus complexe que l’amour. Il attendrait donc d’être fasciné par une jeune femme pour savoir qu’il pourrait se lancer sans risque. Il sortait donc de temps à autre, souvent pour assouvir ses besoins de mâles, avec de jeunes femmes de passage, qu’il ne recontactait la plupart du temps jamais. Moldue, sorcière, peu importe, l’important était l’humain, et non ses propriétés.

D’ordinaire calme en mangeant, il était étonnant de voir Hershell se comporter ainsi face à son assiette. Il avait pour habitude, en gentleman de prendre son temps. Au passage, il ria à la remarque du voyage à Hawaï d’Ethan et sa rencontre rocambolesque. Depuis sa sortie de captivité, il faisait tout son possible pour ne manquer de rien. Ethan lui lança qu’ils devraient se remettre « sur selle », c'est-à-dire sur le marché de l’homme actif célibataire. Hershell posa sa cuillère rudimentaire, lissa sa serviette et s’empara avec un comportement soudain beaucoup égal à lui-même, de ses couverts. Il trancha l’un des saucisses baignant dans la sauce et planta sa fourchette à l’intérieur pour en manger un bout. Il mâcha lentement avant de hausser les épaules comme réponse à la remarque d’Ethan.

« Peut être oui. Disons que les visites de passages chez divers jeunes femmes, ça va cinq minutes. Je vais bientôt avoir trente ans il serait temps de se poser. » Dit-il d’un air songeur. « Et toi ? » Ajouta-t-il. Il eu un sourire et attrapa une fourchette entière plongée dans les haricots blancs recouvert de sauce tomate, et mâcha tout aussi lentement. Ce soir, il demandera à sa femme de ménage, qui restait de temps à autre le soir pour quelques tâches administratives, de lui préparer du thé. Il regrettait déjà de s’être jeté sur la nourriture en ce début de repas. Il repoussa la choppe de bière et attrapa un pichet d’eau dont il versa le contenu dans un gobelet en bois qui se trouvait sur la table avant son arrivé.

Hershell hocha la tête aux paroles d’Ethan. En effet, le ministère était corrompu depuis quelques mois, lorsque le défunt Mage Noir avait commencé à reprendre le pouvoir. Hershell avait rejoint à l’occasion l’Ordre du Phénix, un Auror du ministère leur étant utile. C’est d’ailleurs à l’occasion d’une mission pour l’Ordre que nôtre Auror s’était fait capturé. « Il est vrai que le ministère était corrompus, après, il y avait ceux qui acceptaient leur sort, contre un bon sac de Gallions, et d’autres comme moi qui on décidé de rejoindre des camps plus… Révolutionnaire. » Il avala une nouvelle gorgée d’eau et reprit.

« J’ignorais l’existence de l’Ordre du Phénix avant que mon chef de département ne m’en parle. Par contre pendant mon « absence », après la mort de Scrimgeour, j’ignore qui était à la tête du gouvernement… » Hershell arqua un sourcil l’air interrogateur avant de s’emparer d’un nouveau morceau de saucisse. Il avait un train de retard sur quelques détails de cette guerre. Il avait été privé pendant six mois de tout contact avait l’extérieur, et c’était un miracle qu’il ne soit pas devenu totalement fou. À la suite des paroles d’Ethan, Lawson leva les yeux au ciel en souriant.

« D’un côté, les procès ne sont pas bons pour tous. Si Tu-Sais-Qui n’aurait pas été tué, s’il avait été arrêté plutôt, tu crois vraiment qu’il y aurait eu un procès ? Hitler et lui ne méritaient qu’un coup de pied au cul voilà tout. » Hershell ria jaune et ajouta, « En tout cas, Azkaban c’est bon pour les Raffleurs. Les Mangemorts fidèles à Tu-Sais-Qui méritent bien pire. » Il resta un moment sans rien dire, la fourchette en l’air, puis dirigea son contenu dans sa bouche. Il s’essuya à nouveau les coins des lèvres et sourit. Ah oui c’est vrai. Il avait dit « Tu-Sais-Qui ». Voldemort avait du mal à rentré dans son esprit. Peut être que même mort, le mage noir restera à jamais Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.

Hershell hocha la tête mais ne souhaita pas en entendre d’avantage. Il n’avait pas la coutume de se mêler des affaires des autres. Il détestait qu’on le fasse le concernant, il ne voyait donc pas pourquoi il devrait s’immiscer dans la vie privé de son ami. Après tout, ils n’étaient pas si proches que ça. En bref, ça ne le regardait pas donc pas question d’aller plus loin. Il lâcha seulement un « Plus facile à dire qu’à faire mon vieux. » avant de planter une nouvelle fois sa fourchette dans le dernier morceau de saucisse. Lawson attrapa un morceau de pain posé dans une corbeille et sauça son assiette avant de s’essuyer une dernière fois les lèvres.

Ethan continua sur sa lancée, en parlant de Voldemort. Les mains d’Hershell se crispaient sur sa serviette, d’un geste à peine perceptible. Il hocha de nouveau la tête avant de hausser les épaules. « Bah en même temps la politique, c’est jamais bon. Je ne me mêle pas trop des affaires des hommes politiques. Je les laisse parler chiffons pendant que je m’occupe du sale boulot. » Lâcha l’Auror avec un sourire amusé. « Je suis devenu Auror pour pouvoir traquer les malfaiteurs. On pourrait appeler ça une police magique si parlerait Moldu. » Poursuivit-il. Tom revint quelques minutes après pour débarrasser les assiettes des deux hommes. Hershell lui adressa un sourire de remerciement et hocha la tête quand il leur demanda, leurs déserts habituels, avant de disparaître en cuisine.

Le Ministère n’était pas un endroit très agréable, quand la hiérarchie était trop haute. Hershell aimait bien être à sa place. Il était moyennement gradé au Bureau des Aurors, respecté par ses collègues, bon élément de l’Ordre du Phénix, et surtout, un homme libre de faire ce qu’il voulait. Si un jour il déciderait de se ranger dans une activité beaucoup plus lucrative et sereine, il aimerait être maître de ses choix. Ne pas être tenu en laisse en somme. Ethan commença un discourt sur le Mage Noir vaincu. Hershell fronça les sourcils en l’écoutant parler. Il n’était pas entièrement d’accord. Pendant des années, il avait été responsable de l’oppression dans le monde sorcier, plus particulièrement le monde Britannique. Un mauvais souvenir. C’était comme faire l’éloge d’un dictateur que de l’appeler par son nom. Hershell le voyait comme ça. Il avait beaucoup de mal à s’habituer à cette nouvelle condition, celle d’oser prononcer un nom craint par tous pendant des années.

« J’entend bien Ethan. Mais ici, il a fait beaucoup de mal. Il a inspiré pendant des années, la peur, l’angoisse, et accessoirement la mort. Alors se mettre à parler de lui comme s’il était l’idiot du village c’est encore trop frais pour se le permettre. » Déclara Hershell en s’adossant à l’aise sur le dossier de sa chaise. Il parlait d’un ton calme et posé, qui se voulait d’avantage explicatif que contradictoire. Cet homme et la crainte qu’il inspirait avait poussé Lawson à devenir Auror. Depuis le jour ou on lui avait apprit à Poudlard, que cet homme était responsable de mort de Moldus et de nés Moldus. À ce qu’on sache, Hershell était directement concerné. « Il faut laisser le temps aux gens de guérir. On a encore tous les morts et les blessés sur la conscience. » Ajouta-t-il en baissant la tête. En effet, lors de son enlèvement, l’effet collatéral de lutter contre l’oppression du mal causa des blessures au seing de la famille d’Hershell, essentiellement composée de Moldus. Son père était désormais paraplégique, suite à une blessure infligée par un Raffleur, juste avant l’enlèvement du fils.

« Mais c’est vrai que ça fait bizarre » Dit-il en relevant la tête avec un sourire aux lèvres. « De ce savoir… En sécurité. Je veux dire, ce n’est pas comme s’il y allait avoir un nouveau super méchant. On n’est pas dans un Marvell non plus ! » Hershell ria à sa propre blague et termina sa choppe de bière en vidant le contenu d’une demie gorgée. Son rire était un tant soit peu nerveux. Dans le monde magique, on pouvait s’attendre à tout et n’importe quoi. Peut être que ce n’était pas si finit que ça ? Mais de toute manière, l’heure n’était pas à l’inquiétude, mais au repos après la guerre qui les avaient privé de beaucoup d’être chers.

Hershell lança un rire en hochant de nouveau la tête, en souriant. Lui non plus n’était fait pour la politique. Il était du genre à dire que tout ça ne constituait qu’une vaste blague. C’était comme regarder un spectacle de guignols. Les uns se tapaient dessus, les autres se couraient après, tous avaient de beaux discours mais aucun n’agissaient vraiment. Dans le monde Moldu, comme celui des sorciers, Lawson ne s’en mêlait pas. En ce qui concernait le monde Moldu, il préférait rester en retrait, en portant tout de même de la considération pour la reine d’Angleterre, mère de tout les Anglais. Une femme qui inspirait le respect, simplement à cause d’une histoire d’héritage. Elle était respectée et adulée simplement parce qu’elle était la fille de quelqu’un. La roue de la vie en somme.

« Mmh, dans l’armée il me semble non ? » Demanda Hershell en se passant une main sur le menton, l’air songeur. « Il devait avoir de grandes responsabilités. » Il ria en levant les yeux au ciel et s’exclama. « Mon père était libraire et ma mère travaille dans une école primaire, tu parles d’un prestige ! » Evidemment, il ne parlait pas sérieusement. Il était plutôt fier de ses origines Moldues. Il avait aimé grandir près de la librairie dans laquelle travaillait son père. Il y passait des heures étant gamin, ce qui lui avait permit d’apprendre d’avantage, culturellement parlant. Quand à sa mère, qui était institutrice à l’école primaire pas loin de chez elle, il l’avait suivit dans son enfance et avait été à l’école Moldu, l’occasion de ce faire tout un tas de petits copains de son âge. La belle époque.

Enfin bref. En attendant le dessert, Hershell se mettait à l’aise sur sa chaise. Il écoutait parler Ethan, qui n’avait sans doute pas idée de la puissance qu’avait le Mage Noir. Il avait causé tant de morts qu’il aurait très bien pu réaliser le génocide désiré dans son intégralité. Mais Lawson n’insista pas. Les différences culturelles ne l’empêcheraient pas d’éprouver de la sympathie pour son ami Américain, bien que celui-ci soit convaincu que Voldemort n’était qu’en faites qu’un clown parmi tant d’autres.

En ce qui concernait ces paroles, vivre l’instant présent et tout le reste, Hershell eu un éclat espiègle dans le font de ses yeux noisettes et approuva d’un signe de tête en souriant. « Sur ce point là, on est d’accord. Dis-moi, un hydromel de trois ans d’âge, ça te tente ? Parce qu’à l’instant présent, mon foie me rappelle qu’un peu d’alcool serait le bienvenu ! » Il eu un rire en faisant semblant de se masser le foie et s’adressa au tavernier qui revenait avec la part de fraisier d’Hershell et le dessert d’Ethan.

« Tom, » Lâcha-t-il, « Tu nous apporte la bouteille spéciale ? J’ai envie d’y goûter ce soir en bonne compagnie ! » Tom eu un sourire d’édenté spécialiste des alcools travaillés et s’éclipsa jusqu’à une porte qui menait sans doute à la cave. Il ne reviendrait que d’ici quelques minutes. Hershell attrapa une cuillère et démembra sa part de gâteau d’un morceau, qui finit en bouche en l’espace de quelques secondes.

« L’alcool, le gîte et le couvert, ça, j’ai. Oui, en faites il ne me reste plus que les… Ou la femme ! » Déclara Hershell de bon cœur en hochant la tête.

Paraît-il, que pour rester en bonne santé, il faut boire un verre de vin par jour. Le verre du soir plutôt, en ce qui concernait Hershell. Ce dernier avait vécu de bonne cuite en compagnie de son ami, qui n’y allait pas de main morte avec la plaisanterie. C’est avec une nouvelle bouchée avalée qu’il éclata de rire à la blague du jeune homme, qui paraissait d’humeur à la plaisanterie. Lawson hocha la tête en même temps que sa cuillère et ferma les yeux pour essayer de se rappeler, lorsqu’Ethan lui demanda comment avait fini cette fameuse soirée, où saoulent comme des cochons, ils avaient finit accompagnés. Hershell se concentra, sans grand succès d’ailleurs. D’autant plus que l’odeur de fraise lui embaumait les narines. Quoi que… Cette odeur lui rappelait un parfum féminin. Peut être celui de cette jeune femme oubliée dans la nuit d’une soirée beaucoup trop alcoolisée.

« Bonne question. » Dit-il enfin en ouvrant les yeux, un sourire se dressant sur son visage. Ses dents étaient blanches, grandes et alignées parfaitement, les canines légèrement aiguisées. « Je me souviens juste de m’être réveillé ailleurs que chez moi. Il ne sait rien passé si je me souviens bien. Tout ce que dont je me rappelle, c’est qu’elle n’avait pas succombée… Ni à mon charme ni à la cuvette des toilettes. » Son rire était franc et passablement désolé pour cette pauvre femme, qui avait sans doute dû rentrer à quatre pattes jusqu’à chez elle.

D’ailleurs en parlant de femme, on peut noter l’enthousiasme poli qu’avait Hershell à parler d’elles. Il les respectait et d’ailleurs, il n’en avait pas vu depuis longtemps. Lors de sa captivité, il avait été enfermé dans le noir. Certes, des Mangemortes avaient bien dû le torturer, mais à ces yeux, il ne s’agissait pas là de femme, mais de harpies sans pitié qui prenait un malin plaisir à le lacérer de toute part. Lawson avait été retrouvé par une femme au sens aiguisé de la vengeance.

Il l’avait connu à Poudlard, mais lorsqu’il l’avait recroisé, lorsqu’elle l’avait sauvé, si elle ne lui aurait pas dit son nom, Lawson n’aurait sûrement pas fait le rapprochement avec la ressemblance physique d’une ancienne connaissance. Elle était vampire et avait résistée à la tentation de le croquer lui aussi. Elle était la première femme qu’il n’avait pas vue depuis des mois, et hormis les connaissances qu’il avait revues, sa femme de ménage et d’autres figurantes qu’il ne pouvait nommer, Hershell ne se souvenait que d’elle.

Il haussa les épaules, puis se frottât les mains à l’arrivée de Tom, qui apportait des flûtes, ainsi que la bouteille d’hydromel. Le liquide semblait accueillant, autant à la vue qu’en bouche. Un peu comme si de l’ambre s’écoulait dans vôtre gorge. Un délice. Hershell leva son verre et en un tintement contre celui d’Ethan, et s’exclama avec le sourire « Aux femmes de nos vies ! » Il lui fit un clin d’œil et but une gorgée de l’alcool présent dans son verre. Il resta un instant sans rien dire, à fermer les yeux pour apprécier le met qu’il avait en bouche, qu’il avala après quelques secondes de dégustation. Il s’y connaissait et joignit son pouce et son index en signe d’approbation, en souriant. « Excellent. » Dit-il d’un ton de connaisseur.

Les minutes passèrent et les voilà aillant atteint la bonne moitié de la bouteille d’hydromel. Encore sobre mais légèrement philosophique, Hershell ne cessait de hocher la tête, comme ces chiens qu’on voit à l’arrière des vieilles voitures, et de sortir de grande phrase bien construite sur sa captivité. Il passait d’un sujet à un autre, sans ce rendre compte que le temps filait, en même temps que leur conscience d’esprit. « Si je l’aurais eu en face. Je lui aurais dit à Voldy, je lui aurais dis… » Lawson but une nouvelle gorgée, sans prendre le temps d’en déguster la beauté et poursuivit. « Je lui aurais dis qu’il se trompe : Nous les « Sang-de-Bourbes », on est aussi propre que des derrières de licornes ! ». Bon d’accord… Les deux hommes n’étaient plus bien en état de parler sérieusement de politique.

L’alcool avait pour but de détendre l’atmosphère, de paraître festif. Pour le coup, Lawson et Ethan semblait parfaitement sous le coup de l’ivresse, et ne semblaient plus se soucier que la vie était dure, que des malheurs divers s’abattait sur leurs vies respectives, où encore d’autres choses dans le genre funeste et déprimant. À ce moment là, Hershell ne pensait qu’à une chose : Faire du limbo. Il se retint cependant, un soupçon de réflexe encore présent, et ria bruyamment aux paroles d’Ethan. Il n’était pas rare de voir des gens partiellement saoulent au Chaudron Baveur, après tout c’était une auberge, mais même si Hershell aimait boire un coup avec son ami de temps à autre, ils ne finissaient pas à quatre pattes sur la table à chaque séance de beuverie. Bien sûr qu’avec Ethan, Lawson ne faisait pas de rond de jambes non plus, il était beaucoup trop enthousiasme pour un rien et légèrement extravertie pour être comme ça.

Oh pourtant, les gens du ministère par exemple, voyaient Hershell Miles Lawson comme un Auror assez classe, plutôt propre sur soit et toujours poli. Une sorte de gentleman des temps modernes. Mais après tout, il fallait bien avoir une bonne image au travail non ? Bien sûr qu’il n’était pas hypocrites avec ses collègues, mais exercer son charisme dans son milieu professionnel n’était pas une tactique fourbe, bien au contraire. Il s’agissait simplement de mettre à profit un talent particulier : Celui de savoir s’y prendre avec les gens et d’avoir le droit presque automatiquement à leur sympathie. Hormis le fait qu’il avait été absent pour de sombres raisons durant ces six mois, Hershell était quelqu’un de plutôt heureux. Seulement il est vrai qu’il était seul, ironie du sort car la simple idée de périr seul chez lui, lorsqu’il aurait atteint un âge avancé, l’effrayait vraiment au plus au point.

Il arqua un sourcil en vidant dans son verre une nouvelle flopée d’hydromel et but une gorgée, dont il ne prenait plus le temps d’en déguster l’arôme qui s’en dégageait. Il aurait pu boire une piquette de supermarché, ça lui aurait été égal. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais resta un instant ainsi, sans savoir quoi dire. Soudain il s’anima, en se relevant brusquement, se tenant droit sur sa chaise, et articula difficilement : « Moi les femmes, j’les attrapent pas en un claquement de doigts. Oh ce serait bien pratique pourtant » Il eu un rire gras et claqua des doigts avant de taper du poing sur la table. « Mais ç’marche pas comme ça. C’pas comme ça qu’on attire les femelles. On est pas des animals. » Oui bon… En même temps, Hershell était passablement ivre, inutile de vous dire qu’il ne fallait pas compter sur lui pour se rendre compte de son erreur de vocabulaire. Il but l’intégralité de ce qu’il restait de son verre et s’affala à nouveau un peu plus sur la table.

« T’manière, va f’lloir trouvé. Parc’que c’pas dit qu’elle veuille ce marier avec moi, même après une nuit t’rride. À ça non. ‘Faut savoir les attirer les femmes. Et surtout les garder… » À peine avait-il achevé sa phrase qu’il partit dans un fou rire incontrôlable qui lui arracha au passage quelques larmes. Il valait mieux un comportement plutôt enfantin plutôt que nôtre protagoniste ne devienne un grossier personnage après quelques gouttes d’alcool. Le sourire aux lèvres, il donna une claque amicale à Ethan dans le dos et lui dit, les yeux pétillants, un air enfantin gravé sur son visage : « Eh. T’es mon pote. Tu m’le dirais si y t’avais une donzelle à m’présenter hein tu m’le dirais hein ? Hein ? J’t’aime bien toi, t’es cool. » De toute évidence, il est clair qu’Hershell ne se serait jamais montré aussi… Peu conventionnel, sans son état normal.

Hershell suivait la conversation d’un œil vitreux, en lançant de temps en temps un rire semblable à un aboiement. Il commença à tomber de sommeil mais servit néanmoins un dernier coup à Ethan ainsi que son propre verre, en vidant la bouteille de son essence si délicieuse mais fatale. Il hocha la tête en vidant sa coupe, la tête pratiquement en arrière, si bien qu’il renversa quelques gouttes sur son menton. Il s’essuya d’un revers de main. Son teint était légèrement rosé par l’ivresse. Il avait l’air d’un enfant qui se serait saoulé par inadvertance en mangeant des chocolats à la liqueur. Il eu un sourire admiratif en regardant Ethan prendre la jeune femme par la taille et l’emmener sur ses genoux. Son visage resta de même lorsqu’il se prit la baffe. On aurait dit qu’il avait été stupéfixé sur place. Il resta là comme un abruti, à regarder la jeune femme s’éloigner, un sourire idiot planté sur son visage ivre.

« Mais c’pas grave. D’main tu l’offres une bague, un bibelot, un chaton plein d’puces, et p’is elle sera d’retour dans ton lit en un rien d’temps » Assura-t-il en hochant la tête, reprenant un air grave. « Les femmes, elles aiment ça les bib’lots. » Hershell laissa échapper un hoquet. Il fut pris d’un fou rire lorsqu’Ethan tomba de sa chaise. Les larmes montèrent une nouvelle fois jusqu’à ses yeux noisettes et il s’affala un peu plus sur la table en tapant du point sur la table. En revenant à la « surface », Ethan lui adressa un sourire qui calma le jeune Auror. Il lui donna une petite tape sur le bras en lui adressant un « Ça va aller mon copain ? » avant de lâcher un bâillement impressionnant. Il serait peut être plus judicieux de rentrer en effet. Mais dans ces conditions, cela ne servait à rien.

Hershell jeta un coup d’œil à sa montre mais ça ne servait à rien. Les aiguilles semblaient sortir du cadran pour aller piquer une tête dans le fond de verre d’hydromel. Il soupira et bailla de nouveau. Demain c’est sûr : Il aurait mal aux cheveux. Il se frottât les dits cheveux, avant d’hocher la tête. Il faudrait du courage pour transplaner dans un état d’ébriété avancé. Il tenta de ce lever et s’agrippa à sa chaise, comme si c’était la seule chose qui le maintiendrait en équilibre sur cette planète. La tête lui tournait. « J’me sens pas super bien là… » Marmonna-t-il. Tom arriva à la rescousse et lui remit en main les clefs d’une chambre. Hershell vu sourire, mais à cette instant, il n’avait envie que de deux choses : Vomir et dormir. Il tapota l’épaule de Tom et leva les yeux difficilement vers Ethan, en les plissant, comme s’il s’agissait du Soleil lui-même.

« Tu d’vrais pas rentrer. Comme on dit : « Boire ou transplané, le choix est vite fait. » Tom y doit avoir des chambres. » Il parvint à lui adresser un sourire amical et marmonna un « Aller… Bonne nuit mon pote. » Il voulut articuler quelque chose d’autres, mais rien ne sortit, si ce n’est qu’un hoquet assez nauséeux. D’un pas hésitant, il parcourut la distance jusqu’aux escaliers menant aux étages, là où ce trouvaient les chambres. Tom accourra en fronçant les sourcils pour l’aider à monter les marches. Il lui ouvrit même la porte de sa chambre. En la refermant derrière lui, Hershell plissa des yeux et resta crispé sur la poignée. Apparemment, la fin de cuvée semblait faire l’effet d’un bad trip. Lawson se précipita vers les toilettes et vomit le contenue de son dîner, dilué dans quelques verres d’hydromel. Il alla se coucher tout habiller sur le lit dur de la chambre, et se roula en boule, prit de maux d’estomac. Enfin, Hershell se mit à pleurer en caressant la cicatrice à son poignet. Elle avait le relief amer de ce qui l’avait poussé à accepter si facilement une bonne petite cuite en compagnie de son ami Ethan. Le but ? Oublier. Vite. Hershell ne se réveillera que le lendemain en début de matinée, avec une mal de tête du bu du Diable, avant de déjeuner au Chaudron Baveur et de retourner chez lui.