Narcissa Druella Malefoy est née le 21 mars 1955, à la fois le dernier jour de l'hiver et le premier jour du printemps. En y réfléchissant, on peut dire que cette date lui correspond parfaitement. C'est une mangemorte, bien qu'elle ne porte pas la Marque des Ténèbres, et c'est aussi une femme romantique et aimante, bien qu'elle ne laisse pas facilement transparaître ses sentiments. Elle est méchante sans l'être réellement, gentille sans le montrer vraiment. Une femme assez ambiguë, somme toute.

Mais quoiqu'il en soit, personne ne le savait encore ce jour-là, lorsqu'à Londres, dans un manoir assez ancien et imposant, Druella Black, descendante de l'illustre famille Rosier, donna naissance à son troisième enfant et fille, Narcissa Druella Black, à minuit et quelques secondes, dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 mars 1955.

Tout dans l'immense chambre du manoir où avait eu lieu l'accouchement, donnait à penser à l'hôpital. Que ce soit le blanc livide des oreillers, des draps, des rideaux, ou même celui du visage de la mère épuisée, tout comme celui du père d'ailleurs, qui était resté assis à son chevet pendant les pénibles heures précédant les premiers cris, enfin, d'une petite tête aux cheveux blonds, et
dont la couleur des yeux ne se révèlerait que quelques jours plus tard.

Un soulagement profond pour la mère comme pour le père que cette naissance, qui signifiait enfin le terme d'une grossesse agitée, des nuits d'insomnie, et des cris de douleur poussés si fréquemment par Mme Black au cours du dernier hiver. Car un traitement médical très suivi avait été nécessaire à la poursuite de cette grossesse, sans quoi il aurait été possible que le bébé soit un cracmol. Chose évidemment complètement tabou parmi les sangs pur, et même impardonnable. C'était donc la raison pour laquelle cette naissance signifiait autant pour les deux parents, en plus d'un nouvel être, d'un nouveau mélange subtil d'eux deux qu'il faudrait élever le mieux possible en prévision de ses futures relations.

Narcissa, qui se trouvait être la benjamine, étrangement, ne ressemblait physiquement à aucune de ses deux soeurs aînées, que l'on aurait presque pu dire jumelles. Agée d'une semaine à peine, on découvrit que les yeux de Narcissa étaient d'un bleu profond, bien différent du marron chocolat prononcé de Bellatrix et d'Andromeda. En effet, ce bébé au visage d'ange, avait été la seule héritière jusqu'à présent des yeux bleus de Druella, certainement la raison pour laquelle on lui donna en deuxième prénom celui de sa mère, tandis que les deux premières filles avaient reçu ceux de leurs tantes ou grands-mères paternelles. Et pourtant, elle était loin d'être la chouchoute de leur mère, ou même de leur père.

Chapitre II : Les premières années.

Les premiers mois de Narcissa se révèlèrent putôt difficiles au niveau de ses relations avec ses parents. Elle était le troisième enfant de Cygnus et Druella Black, mais cette dernière n'avait donné naissance à aucun garçon. Ce qui signifiait évidemment l'extinction de leur branche, puisque chaque fille prendrait le moment venu le nom de son mari, choisi au préalable par ses parents comme le voulait la tradition, et ne perpétuerait donc pas le nom de Black. Cela fut un coup on ne peut plus rude pour M. Black, qui dût se conforter dans cette idée de non-descendance et assumer que cela resterait ainsi à jamais, après que le médecin de sa femme eût annoncé qu’elle ne pourrait plus avoir d'autres enfants. Ces grossesses à si peu d'intervalle l'avaient plus affecté qu'on ne l'aurait pensé, et elle souffrait à présent de plus en plus de fatigue, avait besoin de s'allonger et de dormir souvent, mangeait peu, et parlait encore moins.

Le grand manoir restait donc silencieux, Narcissa confiée à une nourrice durant ses premiers mois, tandis que Bellatrix et Andromeda, âgées de quatre et deux ans, passaient leurs journées à jouer dans le jardin, où leur père les rejoignait parfois, avant l'arrivée de leur précepteur pour leur leçon quotidienne. Car, comme toute famille de sang pur qui se respecte, les trois soeurs se devaient de tout savoir sur la magie dès qu'elles seraient en âge de la comprendre. Chaque sorcier de noble lignée attendait toujours avec impatience le jour où lui aussi montrerait des signes d'aptitude à la magie et, lorsque ce jour béni arrivait, les familles le fêtaient dignement entre elles dans l'intimité et l'austérité de leurs manoirs retirés du reste de la communauté magique de Grande Bretagne.


Étonnamment, au printemps 1958, alors que Narcissa venait de fêter son troisième anniversaire, les souffrances de Druella Black semblèrent s'atténuer. Les visites du médecin au domicile familial, autrefois si fréquentes, se firent rares et de plus en plus courtes. Mme Black retrouvait peu à peu de l'appétit, toussait moins, et reprenait progressivement les habitudes d'une vie normale. Quand l'été arriva, elle pouvait même rester debout plus de trois heures d'affilée, et mangeait avec la famille dans la grande salle à manger tous les jours à l'heure du dîner. Il fallut néanmoins attendre Noël pour qu'enfin, Druella Black soit complètement rétablie, et reprenne une vie de sorcière mère au foyer, comme si le laps de temps des trois années précédentes ne s'était jamais écoulé.

Ce moment marqua un tournant dans l'existence jusqu'ici si courte de Narcissa. Car en effet, même pour une enfant en si bas âge, la douleur de ne pas avoir de mère présente pour s’occuper d'elle depuis toujours l'avait beaucoup affectée. Elle avait vécu un traumatisme que seuls les bras d'une mère aimante pouvaient soigner. Et heureusement pour elle, cela fut le cas, puisqu'à partir du moment où Druella fût complètement rétablie, elle s’occupa de ses filles avec d'autant plus d'ardeur, comme pour rattraper les années qu'elles avaient perdues.


Dès lors, la maison des Black fut comme dotée d'une seconde chance. Sitôt que la famille ne fut plus handicapée par la maladie de Druella, et que tous eurent retrouvé leur entente habituelle, on donna de grandes fêtes dans le manoir anglais. Il ne fut plus rare de voir des dames de la haute société des sang pur boire le thé en compagnie de Mme Black, tandis que leurs maris discutaient politique avec M. Black, dans le boudoir réservé aux hommes. Narcissa et ses deux soeurs aînées baignaient dans cette ambiance de grandeur retrouvée, comme si le blason de leur famille avait été redoré après trop d'années passées à l'écart du sommet. Un monde plein d'opportunités s'offrait à présent à elles, et jamais il ne leur avait paru aussi beau, ni aussi grand depuis l'été où leur mère avait guéri.

Chapitre III : L'enfance et la découverte de la magie.

Depuis quelques temps à présent que le couple formé par Cygnus et Druella Black était redevenu le centre de l'attention, le moment vint pour Narcissa de suivre ses premiers cours. Alors âgée de cinq ans, la benjamine se vit donc attribuer un emploi du temps bien garni de leçons données par M. Thomas, qui avait été le précepteur de Bellatrix et d'Andromeda avant elles, et l'était toujours d'ailleurs. Elle l'écouta donc avec application, chaque matin du lundi au jeudi, lui parler des illustres sorcières et sorciers -souvent de sa famille - qui avaient marqué l'Histoire de la magie. Jugée trop jeune pour apprendre l'existence de la magie noire, on n'en parla jamais à Narcissa avant qu'elle n'ait atteint l'âge d'aller à Poudlard, bien plus tard.


Deux années s'écoulèrent ainsi dans une quiétude plutôt relative pour la plus jeune fille des Black. Elle entretenait des relations très bonnes avec ses deux soeurs, bien qu'elle fut plus proche de l'aînée, Bellatrix, qui depuis son plus jeune âge la dorlotait, et lui lisait des contes le soir avant de s'endormir. Ce n'était pas qu'Andromeda n'était pas gentille, mais disons plutôt plus réservée que son aînée. Elle s'enfermait dans sa chambre dès que possible, et ne passait que très peu de temps à jouer avec ses soeurs en dehors de ses leçons avec M. Thomas.

Quoiqu'il en soit, lorsque le septième printemps de la blondinette arriva, il était déjà trop tard. Elle était une enfant gâtée, chouchoutée par sa mère mais aussi par son père, bien qu'elle ne soit pas un garçon comme il l'aurait souhaité. Tout ce regain d'affection s'expliquait certainement par la très grande beauté de Narcissa, qui se révélait être le portrait craché de sa mère déjà à cet âge-là.

Il était en effet trop tard pour que Narcissa devienne une fille juste plus tard. Dès l'enfance, sa destinée était toute tracée.
Mais cela ne voulait néanmoins pas dire qu'elle ne connaîtrait jamais l'amour, ni l'affection. La preuve en était de tout l'attachement qu'elle ressentait pour ses parents et Bellatrix, ainsi que l'immense angoisse qui l'envahissait à la simple idée de les décevoir, pour quelque raison que ce fut.

Aussi, lorsque le moment tant redouté d'entrer à Poudlard vint pour Bellatrix, sa jeune soeur le vécut comme un déchirement. En l'absence de sa soeur préférée, qui lui manquait terriblement, Narcissa se montrait encore plus capricieuse que d’ordinaire, allant jusqu'à être sujette aux crises d'hystéries lorsque ses parents ne satisfaisaient pas tout de suite un de ses fréquents caprices. Elle hurlait, tapait du pied, brisait tout ce qui se trouvait à sa portée, pleurait, braillait comme un bébé jusqu'à temps qu'on lui ait donné ce qu'elle voulait, ce qui ne manquait jamais d'arriver, et assez rapidement, pour ne pas dire dans la seconde qui suivait les hurlements incontrôlables et souvent à briser les tympans, poussés par la petite fille de sept ans.

C'est justement à cause, ou plutôt grâce à un de ses désormais sempiternels caprices que Narcissa découvrit la magie. Enfin, qu'elle en était douée. Un moment à la fois très attendu et redouté par les grandes familles de sang pur comme celles des Black, puisque c'était à ce moment-là que l'on découvrait si l'enfant était un cracmol ou non. Heureusement, pour la petite dernière, il s'avéra qu'elle était bel et bien une sorcière. Et déjà plutôt douée, de surcroît, malgré son jeune âge.

En effet, par un jeudi pluvieux de novembre suivant le septième anniversaire de Narcissa, sa mère refusa de lui offrir la plume avec l'encrier assorti qu'elle avait repéré quelques instants plus tôt dans la boutique du Chemin de Traverse où elles effectuaient quelques emplettes. Il n'en fallut pas plus à la petite pour piquer la méga crise du siècle, accompagnée de ses habituels hurlements assourdissants. Mais cette fois, ce fut différent. Non seulement toutes les personnes présentes dans le magasin, vendeurs comme clients, durent se couvrir les oreilles pour ne pas entendre le vacarme effrayant, mais en plus, dans un geste de protection ultime, ils tendirent leurs bras devant leurs visages, afin d'éviter les milliers d'éclats de verre qui jaillirent soudain partout dans l'unique pièce du magasin. Narcissa était en effet entrée dans un telle colère que sa magie s'était libérée, faisant voler en éclats tous les flacons de verre disposés sur les étagères. Les dégâts étaient énormes, et confuse mais réjouie, Druella Black promit réparation à la petite sorcière replète gérante du magasin, avant d’entraîner sa fille chérie dehors, où elle lui offrit la plus monstrueuse glace qu'on eut jamais vu.

Comme on l'eut compris, cette nouvelle crise d'hystérie en public était cette fois un heureux évènement pour les parents de Narcissa. A la fois le soulagement de voir que leur fille était bel et bien une sorcière à part entière, qui effectuerait donc ses études de magie à Poudlard, comme la famille Black toute entière depuis des générations, mais aussi la fierté de montrer désormais Narcissa comme un petit prodige, puisqu'elle avait tout de même découvert ses pouvoirs assez tôt. Dès lors, ses leçons avec le précepteur M. Thomas furent écourtées voir carrément supprimées; Druella Black préférant se charger elle-même d'inculquer à sa fille les sortilèges les plus rudimentaires, ce qu'elle n'avait pu faire jusqu'alors avec ses deux filles aînées.

Narcissa devint bien la chouchoute de ses parents, certainement l'enfant dont ils s'occupèrent le plus, la présentant dès qu'elle eut découvert la magie à des gens importants avec d'autres enfants de son âge, parmi lesquels Lucius Malefoy. C'est en réalité à ce moment-là que fut conclu le mariage arrangé de la petite dernière des Black et de l'héritier de la riche famille; bien qu'ils n'en furent informés seulement quelques années plus tard.

Une nouvelle vie commençait pour Narcissa : à présent qu'Andromeda avait presque atteint l'âge d'entrer à Poudlard, elle resterait bientôt la seule enfant encore présente dans la demeure, et ses parents, comme en prévision de cette nouvelle époque qui s'annonçait, redoublèrent d'autant plus de soins pour elle, la chérissant comme le trésor le plus inestimable à leurs yeux.

Chapitre IV : La lettre de Poudlard.

Depuis plus de deux ans à présent qu'elle s'entraînait presque quotidiennement à éxécuter des sorts enseignés par sa mère, Narcissa avait acquis un niveau relativement bon pour une petite fille de seulement dix ans. Chaque jour, elle regardait sa mère réaliser des potions, certaines compliquées, d'autres moins, ayant un but pour la plupart ménager. D'autre part, elle avait appris que la magie chez les sorciers se révélait très utile dans les tâches ménagères habituelles, comme par exemple pour faire la vaisselle, mettre et débarasser la table, ou encore servir le thé. Ainsi la petite blondinette savait, en utilisant la baguette magique de sa mère, lancer le sortilège "Récurvite", ou encore celui de lévitation, à l'aide de l'incantation "Wingardium Leviosa".
Sa mère lui répétait toujours qu'il ne serait que meilleur pour elle d'être légèrement en avance sur le programme de première année, d'autant plus que cela ne pourrait lui apporter que respect et crainte de la part des autres élèves, de sa maison ou non. Car depuis bien longtemps déjà, Mme Black plaçait en la scolarité de sa dernière fille tous ses espoirs de voir sa famille déjà si célèbre se mêler à d'autres sangs pur, et souhaitait avec ardeur que Narcissa se montre la plus brillante possible, du moins devant d'autres membres de la haute société qu'elle ne manquerait pas de rencontrer à l'école de magie mondialement réputée.

De toute manière, il était évident que Narcissa suivrait les pas de toute sa famille avant elle, et qu'elle serait répartie à Serpentard. Elle ne deviendrait pas une petite fripouille comme son cousin Sirius, qui avait jeté la honte sur la pauvre Walburga, qui depuis l'avait effacé de l'arbre généalogique. Si une chose était bien connue de la famille Black, c'était sa devise : " Toujours pur ". En effet, depuis les origines de la famille, qui remontaient au Moyen-Age, jamais, au grand jamais une seule goutte de sang impur n'était venue souiller le sang pur des Black, faisant de cette famille l'une des plus pures de la communauté magique mondiale, et par conséquent parmi les plus redoutées et respectées.

Narcissa donc, à seulement dix ans, avait déjà la tête toute pleine de préjugés contre les sang de bourbe qu'elle ne jugeait même pas sorciers, ainsi que contre ceux qu'on disait traîtres à leur sang, pour se montrer cléments envers ceux qui ne le méritaient pas. Ses parents avaient bien entendu tenu à ce qu'elle sache cela très tôt, et par conséquent puisse se montrer digne du rang très élevé auquel elle appartenait. Ils avaient apparemment réussi, puisque lors des quelques rares sorties dans la ville la plus proche qu'elle effectuait de temps en temps avec sa mère, la blondinette ne manquait jamais de plisser le nez avec l'air d'avoir une odeur nauséabonde en dessous des narines, lorsque sa route croisait celle d'un malheureux moldu. Infâme créature qui, selon elle, ne méritait même pas le privilège de vivre sur Terre, et qui devrait au contraire être enfermée dans la plus horrible des prisons.

Ainsi donc, lorsqu'un dimanche matin, le jour du onzième anniversaire tant attendu, une lettre au sceau de Poudlard portée par une chouette grise à taches marrons arriva sur la table de la salle à manger des Black, Narcissa la lut en reine conquérant déjà son territoire. Elle savait alors beaucoup plus que ce qu'un sorcier de première année savait généralement en entamant sa scolarité à Poudlard, et son sang parfait la hissait déjà bien plus haut que le commun des élèves de sa nouvelle école. Le seul regret de Mme Black était que la fameuse école écossaise soit de plus en plus infestée de sang de bourbe et autres infamies, ce qui, malgré plusieurs votes défavorables du Conseil Général, n'avait pu être évité.

Décidant malgré tout de lutter contre ce désagrément de taille, Druella Black emmena sa fille sur le Chemin de Traverse dès le lendemain de la réception de la lettre, afin de lui acheter tous ses livres neufs, reliés de cuir et dorés à la feuille d'or chez Fleury&Bott, ainsi qu'une nouvelle garde robe complète, entièrement de velours, de soie et de cashmere en provenance de chez Mme Guipure, boutique encore fiable et bien fréquentée à cette époque. Il était vrai que la richesse constituait un atout majeur dans la réussite sociale, aussi Mme Black était-elle prête à dépenser tout ce qu'il faudrait pour que sa fille paraisse la plus belle et la plus parée des princesses à son arrivée au château.


Vint ensuite le moment de choisir la baguette magique. La mère et la fille se rendirent chez Ollivanders, le fabricant qui avait fourni toutes les baguettes de la famille Black. Un seul essai suffit à Narcissa pour trouver son bonheur en une baguette d'ébène contenant un crin de licorne, d'une longueur de vingt neuf centimètres et sept millimètres très exactement.

Ravies, Druella et sa fille passèrent le reste de l'après-midi à acheter des babioles hors de prix qui pourraient se révéler utiles à Narcissa une fois à Poudlard, et s'arêtèrent chez Florian Fortarôme déguster un sundae au chocolat tout à fait délicieux. Lorsqu'enfin elles rentrèrent au manoir, après que sept heures du soir eurent sonné, elles trouvèrent là un Cygnus de fort bonne humeur qui les accueillit avec un sourire on ne plus chaleureux.
Dans un peu plus de cinq fois la blondinette effectuerait sa première rentrée à l'école de magie...

Chapitre V : La découverte de l'école et la répartition.

Les quelques mois restants défilèrent à une vitesse phénoménale. Avant d'avoir eu le temps de dire ouf, on était le premier septembre, le jour du départ du Poudlard Express, alors que Narcissa avait à peine vu l'été arriver. Ce jour-là néanmoins était à marquer au fer rouge, puisqu'il signifiait aussi le départ de la dernière fille Black au collège de sorcellerie, en plus de celui d'une des filles tout court. Car Narcissa était bel et bien la petite dernière. Il n'y en aurait pas d'autres après elle. A vrai dire, personne ne sut jamais si c'était pour cette idée-là ou parce que l'oiseau quittait son nid tout court que M. et Mme Black furent autant émus en voyant leur fille chérie leur faire de grands signes de la main du wagon du train où elel se trouvait, qui commençait à s'ébranler en direction de l'Ecosse, une contrée bien lointaine de Londres.

Mais quoiqu'il en soit, Druella Black ne se remit jamais vraiment de ce départ, puisque cela signifiait la fin de l'enfance de leur fille, qui plus jamais ne reviendrait à la maison en dehors des vacances scolaires, et encore moins une fois ses ASPICS obtenus.
Car maintenant que leur fille aînée rentrait en cinquième année, Cygnus et Druella comprenaient réellement ce que signifiait l'expression "couper le cordon" d'avec leurs enfants, bien qu'ils n'aient jamais été aussi proches de Bella et de Dromeda que de Cissy, la chouchoute. Un jour à la fois triste et heureux donc.

Vers les huit heures du soir de ce premier septembre, le train rouge arriva finalement à bon port. Le garde chasse Hagrid guida les premières années sur les rives du lac, où ils empruntèrent des barques afin de traverser pour se rendre au château. Tous les visages des nouveaux étaient illuminés, et Narcissa ne dérogea pas à la règle, car bien qu'elle sache déjà presque tout sur Poudlard, elle n'avait jamais vu le château écossais en vrai.

Une fois les lourdes portes de chêne du hall dépassées, et les marches de marbre gravies, le professeur McGonagall les accueillit avant de leur expliquer en quoi consistait la cérémonie de Répartition, moment craint de tous, consciemment ou non.
Ce ne fut qu'une fois le Choixpeau magique posé sur sa tête que Narcissa prit pleinement conscience du fait que se jouait là une des périodes les plus importantes de sa vie (à savoir ce que ses relations avec ses parents et ses soeurs deviendraient une fois qu'elle aurait été répartie). Heureusement pour elle, le Choixpeau n'hésita qu'une courte seconde avant de s'exclamer :

« Serpentard! »

Contrairement à Bella, qui lui avait expliqué dans une de ses lettres que le Choixpeau l'avait répartie chez les Verts&Argent en ayant à peine effleuré sa tête; ce dernier avait semblé presque hésité avant de finalement envoyer Narcissa dans la maison de ses ancêtres.
De toute manière, une fois ce moment d'angoisse passé, la blondinette se jeta littéralement dans les bras de sa soeur à la table qui devenait à présent la sienne, et profita du reste de la soirée avec on ne peut plus de gaîté. Dès que les derniers desserts (dont une succulente tarte à la mélasse) eurent disparu des tables, Narcissa se rendit à la volière afin d'envoyer une lettre à ses parents pour les rassurer. Elle savait combien ils avaient été déçus en apprenant qu'Andromeda avait été répartie à Gryffondor, la maison des crétins, et la petite dernière était secrètement folle de joie de ne pas leur faire subir cette honte.

La scolarité à Serpentard s'annonçait très heureuse pour la petite dernière des Black, avec sa soeur préférée avec elle, la protégeant de tous les dangers qu'elle pourrait rencontrer. L'avenir lui souriait comme jamais il ne l'avait fait auparavant.

Chapitre VI : La scolarité.

La première année de Narcissa à Poudlard se déroula exactement comme sa mère l'avait souhaité - et prédit - . Légèrement en avance sur le programme, elle passa auprès de ses camarades comme de ses professeurs pour une élève très douée, niveau qu'elle s'acharna à conserver en étudiant. Il y avait tout de même une part de vrai là-dedans; elle était une Black, et ses professeurs avaient enseigné avant elle à sa soeur Bellatrix, sorcière aux dons réellement prodigieux.

Par cet excellent niveau, Narcissa s'attira bientôt la sympathie de nombreux élèves, dont certains rares qui devinrent ses amis. Elle s'amusa à se faire craindre par les autres, sa soeur alors devenue son mentor. La petite dernière acquit donc bientôt une réputation tout feu tout flamme : une véritable tornade lorsqu'on la provoquait, froide et méprisante avec ceux qui n'avaient pas le statut de sang requis pour oser lui adresser la parole. A onze ans déjà, elle avait un caractère bien trempé, et savait pertinemment ce qu'elle voulait. On aurait pu penser à une jeune fille sans failles, modelée à la perfection par sa soeur aînée. Un coeur de glace, le sadisme à l'état pur, pas la moindre conscience. Et pourtant, elle n'était pas non plus tout à fait son image. Car Narcissa était d'une grande beauté, qui surpassait beaucoup d'autres, parmi lesquelles celles de ses soeurs, d'un charme quoique différent.

Ce don de la nature la classa immédiatement au dessus des autres jeunes filles de l'école. Rapidement, elle devint la reine, entourée en permanence d'une cour de suiveuses, bien qu'elle ne ressente pas vraiment grand chose ressemblant de près ou de loin à un quelconque attachement à leur égard. Les garçons tombaient comme des mouches à ses pieds, et ce dès sa deuxième année, et il lui suffisait de leur offrir son sourire le plus faux pour qu'ils exaucent le moindre de ses souhaits. C'était à croire que du sang de vélane coulait en ses veines, ce que de nombreuses personnes vinrent alors à se demander.

Depuis quelques temps, Narcissa avait décidé d'obéir à ses parents : elle épouserait l'époux qu'ils lui trouveraient (enfin qu'ils lui avaient déjà destiné, bien qu'elle ignore toujours son nom), lui donnerait un fils, et passerait le reste de son temps à dépenser la fortune conjugale en n'importe quoi, avant de s'ouvrir à toutes les liaisons agréables que sa condition de belle et riche femme lui permettraient. C'était vraiment ainsi qu'elle voyait l'avenir, et pas autrement, à peine âgée de quatorze ans. Car bien que sa soeur Bella l'influence beaucoup, elle n'avait pas envie de rejoindre les partisans de celui qu'on appelait le Seigneur des Ténèbres. Même si elle ne voulait certainement pas non plus être comme Andromeda, qui osait s'afficher avec un sang-de-bourbe! Ses parents avaient certes essayé de l'en détacher d'ailleurs, mais sans succès. Heureusement, cette piètre romance pouvait encore se finir vite, tant que la cadette ne commettrait pas l'irréparable en décidant de prendre cette vermine pour époux. Ce que, déjà à ce stade, redoutaient Cygnus et Druella Black. Quoiqu'il en soit, ni Bellatrix ni Narcissa n'adressaient la parole à leur soeur. Elles avaient bien essayé de la détourner de ce satané Ted Tonks, mais la brune ne voulait rien entendre. Elle ne se rendait pas compte à quel point elle avait tort. Et surtout, combien elle allait le regretter.

Pour en revenir à la vie sentimentale de Narcissa, qui s'avérait être encore un désert à son entrée en cinquième année, puisqu'elle n'avait encore jamais aimé personne d'autre qu'elle-même et sa famille; ce prénom lui allait sacrément bien. Elle n'avait aucune idée de ce que pouvait être l'amour si passionné dont parlaient certains romans à l'eau de rose (qu'elle avait déjà feuilleté dans sa vie à sa grande honte). Et elle ne savait toujours pas qui elle était l'époux que ses parents lui avaient destiné, qu'ils devaient d'ailleurs lui présenter cette année à Noël, lui assurant que le moment n'était pas encore venu de lui révéler son identité, bien qu'ils affirmaient qu'elle avait déjà croisé son futur mari dans les couloirs de Poudlard ou dans la salle commune des Serpentards.

Ce qui représentait un indice de taille pour Narcissa, qui s'imaginait dire "oui" à un homme de vingt ans de plus qu'elle, si ce n'est plus. Aussi, lorsqu'aux fêtes de Noël, on lui présenta enfin l'homme qu'elle ait épouser deux ans plus tard, Narcissa crut qu'elle allait défaillir. S'évanouir de bonheur.

Car lorsqu'elle avait plongé pour la première fois son regard bleu dans celui gris acier de Lucius Malefoy, l'amour dans toute sa puissance et sa beauté l'avait aussi brusquement que brutalement assaillie. Le genre d'amour que l'on ne ressent qu'une seule fois dans sa vie. Celui qui donne des ailes, qui rend aveugle, qui fait vibrer l'être humain de mille manières différentes, qui rend le coeur aussi fragile et aussi léger qu'une plume. L'amour qui selon Narcissa, n'existait pas, ou du moins n'entrerait jamais dans sa vie.

Ce n'était que ce soir de Noël 1970 qu'elle réalisait ce que deviendrait en fait sa vie. Elle épouserait l'homme qu'elle aimait de toutes ses forces, lui donnerait l'héritier attendu, et passerait le reste de son existence à l'aimer, toujours. Il avait bouleversé son coeur à tout jamais. Impossible de faire demi-tour à présent.

L'on aurait pu penser qu'après cette révélation, la vie quotidienne de Narcissa deviendrait celle rêvée de toute fille amoureuse, ayant le bonheur de voir l'élu de son coeur tous les jours, de pouvoir lui parler, l'écouter. Mais non, loin de là. Car l'amour, outre une passion dévorante, avait également apporté l'angoisse, la crainte de voir l'être aimé chérir une autre, ou même se désintéresser de l'autre tout court. Crainte qui ne fut pas calmée chez Narcissa, même lorsque le blond platine l'invita au bal de sixième année. Elle ignorait alors que le même feu dévorant habitait Lucius, et que leur mariage, bien qu'arrangé, serait le fruit de l'amour le plus sincère.

Lorsqu'il quitta Poudlard, un an avant elle, Narcissa le vécut comme un déchirement auquel aucun remède n'existe, et se réfugia dans le travail. Ses efforts se révélèrent utiles, puisqu'elle obtint cinq Optimal, trois Effort Exceptionnel, et deux Acceptable à ses ASPICS.
Bulletin pas si mal au final, si l'on considérait que dès son amour pour Lucius surgi, elle n'avait plus vraiment prêté attention à l'école.
Elle avait attendu avec impatience la fin de sa septième année, et particulièrement l'hiver 1972.

Chapitre VII : Le mariage.

Une fois sa scolarité terminée, Narcissa passa tout son été chez ses parents, dans la maison qu'elle quitterait bientôt pour le manoir Malefoy. Chaque jour qui passait la rapprochait davantage de celui tant attendu, et les visites de Lucius au manoir, quoique rares, l'emplissaient à chaque fois de bonheur et d'un amour encore plus brûlant. Totalement dans la lune comme elle l'était, ses parents et sa soeur ne la reconnaissaient plus. Cygnus et Druella Black se révélaient en fait être soulagés que sur trois de leurs filles, deux aient épousé des bons partis. Car Andromeda malheureusement, avait décidé de suivre son coeur d'imbécile, et coupé les ponts d'avec son illustre famille, pour s'unir à une vermine de sang de bourbe, jetant ainsi la honte sur la famille entière qui n'en avait vraiment pas besoin, déjà que Sirius avait été réparti à Gryffondor...

Bien que personne n'ait pu s'en douter avant sa rencontre avec Lucius, Narcissa était en réalité la plus sentimentale des trois filles Black. L'Amour l'avait complètement métamorphosée, elle l'enfant si capricieuse et machiavélique que l'on aurait crue élevée par le Seigneur des Ténèbres. Bellatrix avait déjà choisi sa voie, en rejoignant pour toujours les Forces Obscures avec son mari Rodolphus Lestrange; mais sa jeune soeur n'était pas de cet avis. Elle se disait neutre, bien qu’elle sache pertinemment que Lucius s'était fait mangemort, et que quoiqu'il advienne elle lui devrait toujours secours et affection. Ombre qui noircissait tout de même considérablement le tableau idyllique que Narcissa s'était peint, représentant Lucius et elle heureux avec leurs enfants (un garçon et une fille), éloignés de tous les problèmes politiques que pourrait rencontrer la communauté magique de Grange Bretagne au cours des prochaines décennies.

Néanmoins il lui avait fallu se réveiller et sortir de ce rêve afin de replonger dans la réalité et ce qui l'y attendait. A savoir que la prise de pouvoir du Mage Noir était de plus en plus grande et rapide, ce qui signifiait qu'il lui faudrait bientôt choisir son camp. Et Narcissa n'était pas sans savoir que la famille des Black, qui se gaussait d'être toujours pure depuis le Moyen-Age, était parmi celles dont le choix était le plus attendu.

Mais quoiqu'il en soit, il était hors de question pour la blonde de laisser cette menace de taille gâcher le jour sacré où serait célébré son mariage avec Lucius Abraxas Malefoy. Aussi, lorsque les premières feuilles des arbres commencèrent à tomber, annonçant un hiver aussi glacial que d'habitude en Angleterre, il ne restait plus que deux semaines avant le jour J. Les premières chutes de neige enchantèrent toute la famille Black, qui savait que bientôt un nouveau mariage serait célébré, malgré le fait que le dernier oiseau quitte le nid pour de bon.

Le onze décembre 1972, à dix heures du matin, arrivèrent de toute l'Angleterre des cousins, oncles, tantes, grands parents, parents de la famille Black. Narcissa quant à elle, isolée dans sa chambre de petite fille avec sa soeur Bellatrix qui l'aidait à fermer les boutons du dos de sa robe; contemplait son reflet dans le miroir, les yeux brillants. Sa robe blanche bustier lui allait à la perfection, et le diadème entouré du voile blanc posé sur le haut de son crâne lui donnait l'air d'une princesse. exactement ce à quoi elle avait voulu ressembler. Même son père avait manifesté e l'émotion lorsqu'il l'avait vue. Et voilà, qu'aujourd'hui, on était le grand jour.
Dans une demie heure, son père, Bella et elle allaient devoir transplaner en direction du manoir Malefoy où les attendaient tous les invités, dans l'immense salon antique où avait été dressé spécialement une arche de roses blanches pour l'occasion. L'union des Black et des Malefoy.

Ainsi donc, le moment venu, non sans avoir jeté un dernier coup d'oeil à sa chambre et à la maison où elle avait grandi, Narcissa saisit le bras de son père et la main de sa soeur, et ferma les yeux, se laissant emporter dans le tunnel de caoutchouc familier qui la mènerait à son mariage.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle entendit la marche nuptiale s'élever dans les airs, tandis qu'elle se trouvait dans le hall d'entrée de sa nouvelle maison, qu'elle avait déjà visitée quelques fois auparavant. Bella partit en tête, un bouquet de fleurs maladroitement coincée dans les bras, vêtue d'une robe violet foncé; tandis que Narcissa et son père allaient à sa suite. L'assemblée était immense et bruissait de joie, comme à chaque fois que l'on fêtait un jour aussi important, ce qui arrivait assez rarement.
Lentement, ils s'avancèrent dans l'allée recouverte d'un tapis moelleux, au bout de laquelle se tenait Lucius, une rose blanche à la boutonnière. Une fois arrivée à ses ôtés, Narciss s'autorisa un léger coup d'oeil en sa direction et fut subjuguée par sa beauté. Le sorcier de sang pur évidemment, représentant du Ministère de la Magie, commença alors son diatribe sur le mariage et ce que cela représentait. Puis vint bientôt le moment tant attendu. Et Narcissa se sentit pousser des ailes en entendant :

« Narcissa Druella Black, voulez-vous prendre pour époux Lucius Abraxas Malefoy ici présent; jurez-vous de l'aimer et le chérir jusqu'à ce que la mort vous sépare, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la santé comme dans la maladie? »

« Oui » s'entendit-elle répondre, la voix muée par l'émotion.

Lorsque Lucius dit oui à son tour, et qu'ainsi leur mariage fut scellé, la félicité la plus totale l'envahit. Elle vécut l'échange des alliances, les acclamations de bonheur de sa famille et le reste de la journée dans un état second, totalement inondée du bonheur démesuré qui s'agitait alors en elle, ne se doutant pas une seule seconde qu'il ne serait pas éternel.

Chapitre VIII : La vie conjugale et ses complications.

Le lendemain de leur mariage, Lucius et Narcissa emménagèrent ensemble dans le manoir Malefoy, dans le Wiltshire. Les premières semaines furent particulièrement difficiles pour la jeune mariée, qui n'avait encore jamais habité ailleurs que chez ses parents, en dehors de Poudlard bien sûr. Aussi, connaître une nouvelle demeure, et en plus devenir maîtresse de maison était tout à fait nouveau pour elle, bien qu'elle s’habituât plutôt rapidement à ce nouveau statut. Rappelons ici que la blonde n'avait alors que dix huit ans, âge assez jeune quoique courant pour se marier dans la société des sang purs. De toute façon, même si elle avait voulu faire des études supérieures après l'obtention de ses ASPICS, elle n'aurait pas pu; puisqu'il était de tradition dans la haute société et a fortiori chez les Black que les filles se marient dès leur sortie de Poudlard et demeurent femmes au foyer jusqu'à la fin de leurs jours. En donnant évidemment un héritier à leur mari.

Malgré cette pression du cercle familial qui commençait déjà à peser sur elle au bout de seulement deux mois de mariage, Narcissa aimait à penser que son union avec Lucius allait passer outre, la croyant immunisée contre les coups rudes de la vie, toute absorbée qu'elle était pas son amour inconditionnel pour son mari. Et bien que cet amour soit réciproque, et que leur première Saint Valentin se déroulât merveilleusement bien; le Lord et sa prise de pouvoir progressive ne tardât pas à revenir brusquement dans leur vie, tirant la sonnette d'alarme dans l'esprit de Narcissa. Car oui, cette fois il n'était plus question de tergiverser autre mesure; Lucius devait répondre à sa demande : rejoindre ses rangs pour de bon. Il devint donc mangemort affirmé, accomplissant pour son Maître tout ce qu'il lui demandait de faire, et ainsi devint bientôt l'un des plus fidèles avec Bellatrix.

Narcissa se gardait bien de prendre un quelconque parti dans tout cela; bien que sa soeur l'y enjoigne fortement. Elle se contentait donc d'aimer son mari de tout son être, et respectait ses décisions et ses actes quels qu'ils soient, même emprunts de magie noire au possible. Plusieurs années s'écoulèrent donc ainsi, Lucius suivant le Seigneur des Ténèbres au bout du monde, rentrant voir sa femme pas assez souvent à son goût, la laissant seule le reste du temps dans l'antique manoir perdu dans la campagne, invisible aux yeux des créatures infâmes comme les moldus.

La jeune femme, délaissée, occupait son temps avec de la lecture, de petits travaux ménagers, et finit pour plaire à son mari par s'entraîner aux sortilèges impardonnables sur Dobby, le pauvre elfe de maison qui leur avait été offert par une grande tante en guise de cadeau de mariage. Après quelques mois passés à tenter de ressentir au plus profond d'elle-même l'envie de faire du mal, elle finit par réussir à exécuter le sortilège Doloris. Elle si sadique auparavant, avait complètement perdu cette face de sa personnalité en tombant amoureuse de Lucius, bien qu'il soit du côté obscur. L'amour l'avait complètement métamorphosée, c'était le cas de le dire.
Encore plus, lorsque l'automne 1979 arriva...

Chapitre IX : Drago.

Tandis que les feuilles des arbres se ternissaient peu à peu avant de tomber des branches des arbres, Narcissa se tenait dans son salon, droite comme un i, le visage tordu par la douleur. Depuis quelque temps elle souffrait de nausées atroces, et ne pouvait manger tout ce que Dobby, l'elfe de maison lui préparait. Lucius était encore en déplacement pour le compte du Lord, et elle ne savait pas quand il reviendrait. Comme à chaque fois qu'une nausée la prenait, Narcissa posa une main sur son ventre, et tenant dans l'autre sa baguette, elle fit apparaître un gant humide qu'elle appliqua sur son front. Elle necomprennait pas cequ'il lui arrivait. elle qui avait touours eu une santé de fer, ne tombant jamais ou très rarement malade, contrairement à Andromeda, voilà qu'elle souffrait le martyr. Mais que se passait-il?

Lentement, elle enleva le gant et le posa sur la table à côté d'elle. La douleur était partie, du moins momentanément. Narcissa envoya balader Dobby qui venait vers elle d'un revers de main, avant de s'effondrer sur le canapé, inconsciente. Lorsqu'ele rouvrit les yeux quelques heures plus tard, elle croisa immédiatement le regard gris acier inquiet de Lucius. Mais elle était trop faible pour parler, et se rendormit.

Lorsqu'enfin elle fut capable de se relever, après une bonne nuit de sommeil, un médicomage de sang pur la soigna et lui donna une potion test dont il lui expliqua le fonctionnement. Quelques minutes plus tard, il lui apprit qu'elle attendait un heureux évènement pour l'été à venir. Des larmes de bonheur ruisselant sur ses joues, elle annonça la nouvelle à Lucius, et commencèrent sept mois d'attente dans la joie et la bonne humeur.

Au plus le temps s'écoulait, au plus la future maman semblait de plus en plus gaie et épanouie. Bien qu'anxieuse quant à savoir comment s'occuper de son futur enfant, qu'elle espérait être un fils, elle fut la plus choyée des belles-filles et des femmes.
L'hiver ainsi arriva, emportant avec lui la chaleur et les beaux jours, afin de laisser place au froid glacial et à l'obscurité de la nuit.
Narcissa resta cloîtrée au manoir pendant trois long mois, au terme desquels elle put enfin sortir, à l'occasion de son anniversaire. Elle passa une journée très agréable en ce jour qui marquait son vingt cinquième anniversaire. D'autant plus que malgré les douleurs de plus en plus présentes, son enfant devrait naître au mois de juin d'après ce que lui avait dit le docteur. Pile pour l'arrivée de l'été.


Lorsqu'enfin ce grand jour tellement attendu arriva, se anifestant par la perte d'un liquide étrange appelé amniotique sur les coussinsdu canapé, on transporta Narcissa dans son lit et le médicomage ainsi qu'une sge femme arrivèrent. Tout de suite, ils mirent la jeune femme éplorée à l'aise, lui assurant qu tout allait bien se passer, mais elle refusait de les écouter; Elle avait peur, incroyablement peur, et souffrait beaucoup... Rien ne pourrait bien se passer, elle allait ouir et son enfant aussi...


Et pourtant. Six longues heures après cela, un bébé tout rose naquit, qui regarda sa mère avec ses grands yeux noirs avant de se mettre à hurler. De longs cris déchirants qui résonnèrent dans toute la demeure, et qui n'auraient pu être plus beaux à entendre. En effet, il s'agissait d'un petit garçon, avec de touts petits cheveux blonds presque transparents, et aparemment en parfaite santé. Ils le nommèrent Drago Lucius Malefoy. Tout ce dont Lucius et Narcissa Malefoy avaient rêvé depuis qu'ils s'étaient mariés.

Chapitre X : L'enfant roi.

Les années défilèrent à une vitesse affolante. Déjà, Drago fêtait son premier, puis son deuxième, son troisième, son quatrième anniversaire. Malgré son jeune âge, il avait déjà son caractère bien à lui, un peu comme la plupart des membres de sa famille enfants avant lui. Il était l'enfant roi, et ses parents lui passaient tous ses caprices quels qu'ils soient. Sinon commençait la pire des crires de larmes si le petit blond n'obtenait pas ce qu'il voulait à l'instant où il le voulait. Il était capricieux, pleurnicheur, mais cela ne décourageait pas sa jeune maman. Depuis ses premiers pas s'installèrent entre eux un très grande complicité, qui au fil des années jamais ne s'étiola. Maheureusement il n'en allait pas de même avec Lucius, qui ne fut jamais vraiment proche de son fils; et cela contribua à la détérioration du mariage Malefoy.

Dès qu'il fut âgé de six ans, Narcissa introduisit son fils dans la haute société. Elle lui présenta les enfants d'autres familles illustres de sang pur, comme les Crabbe, les Goyle, les Zabini, ou encore les Parkinson. Ainsi le blond se lia-t-il d'amitié avec des rejetons aussi riches que lui, bien qu'il soit largement le plus méprisant de tous.
Narcissa ne voyait jamais les défauts de son fils. Pour elle, il était tout à fait normal qu'il lui demande souvent des choses de sortes diverses, et cela ne lui semblait jamais ressemblerde près ou de loin à un caprice. En mère poule et protectrice, elle restait tout le temps à ses côtés, et la mère et le fils se lièrent d'une complicité sans égale. Son fils lui racontait toujours tout, mais pas elle car elle souhaitait par dessus tout le protéger du monde extérieur qui pouvait être effrayant, préférant qu'il reste le plus éloigné possible des réunions des mangemorts auquelles son mari se rendait très régulièrement. Elle avait l'impression d'être une femme délaissée, ne voyant guère Lucius qui ne s'occupait que de son Maître, le Seigneur des Ténèbres. C'est ainsi qu'elle comblait ce manque en s'occupant du mieux qu'elle le pouvait de son fils unique chéri, quitte à le surcouver.

Car Narcissa Malefoy ne voyait pas son fils grandir, et encore moins son onzième anniversaire se rapprocher. Mais bientôt elle fut obligée d'y penser, voyant arriver le cinq juin fatidique qui sonnerait le début de la fin. On lui arracherait son fils, même si c'était pour son bien à lui, et plus jamais elle ne l'aurait avec elle comme cela avait été le cas ces onze dernières années, qui lui avaient semblé passer à la vitesse de la lumière.