Tout était si calme, juste le bruit des feuilles dansant au rythme de la brise de cette magnifique nuit de pleine lune était perceptible. Il est vrai que le calme est toujours de rigueur dans un cimetière et surtout aussi tard dans la nuit, on ne distinguait que des pierres tombales à perte de vue, pas un signe de vie, et pourtant... Perçant le silence sacré, un grincement strident, provenant de l'énorme porte en fer forgé à l'entrée, une ombre s'engouffra en quelques secondes pour disparaître derrière une énorme statue. Qui pouvait bien venir errer dans un cimetière à plus de dix heures du soir ? Notre jolie blonde biensur, si pour la plupart les cimetières étaient des endroit glauques, froids et tristes, pour Lyrrha c'était tout simplement l'endroit où elle se trouvait le plus proche de ses défunts parents, un lieu ou elle se sentait en sécurité, reposé, et dieu sait qu'elle avait besoin de repos et de calme en ces instants douloureux.
Celà faisait maintenant quelques jours que la belle était de retour à Londres, ses dernières semaines avaient été particulièrement difficiles pour elle. En effet il y a plus d'un mois elle avait appris que son fidèle Amadeo était retenu prisonnier et que ses chances de s'en sortir étaient à priori plutôt faibles, lorsque l'on sait à quel point cet homme était important aux yeux de la belle on peut imaginer que cette nouvelle, annoncé de la bouche même de sa propre amie et collocataire Dahrah, fut un choc. Ce n'était pas seulement, un ami, un confident, Amadeo était la première personne qui avait été capable de soulagé Lyrrha, de l'aider mais aussi de lui redonner confiance en elle. Au début elle n'avait pas réussit à se rendre compte de la perte d'Amadeo, elle n'arrivait pas à s'imaginer qu'il puisse la laisser, alors elle avait cherché, cherché sans relâche l'endroit ou il était détenu mais sans succès, ne supportant pas même l'idée de vivre sans lui, d'envisager qu'on lui fasse du mal, elle avait décidé de s'isoler, de partir loin. Du jour au lendemain elle avait abandonné toutes attaches, persuadée au fond d'elle que le grec ne foulerait plus jamais le sol londonien. Le vide, comme un trou béant dans sa poitrine, et les kilomètres qu'elle avait parcourut seule à la recherche d'un réconfort quelqu'il soit, n'avait fait que rendre plus grandissant ce néant. Comme si chaque jour n'avait plus d'importance, fades, ternes, comme si le monde était dénudé de toute sa joie, ses couleurs, le fait même de continuer à respirer, à vivre, était douloureux. Si la belle l'avait pu elle aurait donné sa vie pour préserver celle de M. Hortensius, elle aurait donné tout ce qu'elle avait pour le sortir de cette prison où il était retenu, juste pour pouvoir encore sentir ses bras l'entourer ou même croiser son regard. Sans nouvelles de personne et seule pendant des semaines à marcher à travers le monde, elle avait finit par se faire à l'idée qu'il ne reviendrait plus, qu'il était...Mort. Même si la simple idée de penser à son corps sans vie lui coupait le souffle, elle devait à présent se résoudre à vivre seule, sans lui. Elle aurait bien voulu pouvoir choisir la solution de facilité, se laisser mourrir au détour d'une route déserte mais elle ne pouvait décemment pas se laisser aller car Amadeo n'aurait pas voulu qu'elle le fasse, car pour lui elle devait continuer quelque soit le fardeau à porter elle le ferait pour lui prouver qu'elle en était capable, persuadé que de là où il était il l'observait. Elle avait donc lutté, elle avait donc changé pour survivre dans ce monde de brutes.
La lyrrha souriante et fragile avait laissé place à quelqu'un de plus résistant, froid et bien moins d'agréable compagnie qu'elle ne l'avait été sauf pour quelques privilégiés et encore... Ne laissant plus personne s'attacher à elle et vice versa, elle survivait tant bien que mal, détestant l'existance qu'elle menait, ce qu'elle était devenu, mais la Lyrrha fragile n'aurait jamais pu continuer, elle s'était donc endurci. Plus sournoise et directe, elle s'en contre fichais de pouvoir blesser par ses paroles ou ses gestes, aprés tout ne l'avait-on pas blessé auparavent elle aussi ? Plus acharnée dans son travail qu'elle ne l'était aupravent, elle acceptait des missions plus dangereuses n'ayant plus vraiment de limites, certains de ses anciens amis avait été peiné de la voir ainsi mais n'avait rien dit...
A présent la voilà à errer dans le cimetière où se trouvait ses défunts géniteurs, cherchant entre les allées leur tombe. Vêtue d'une belle robe blanche de soie, le voilage virevoltant à chacun de ses pas, on aurait dit un ange. Ses boucles blondes descendant le long de son visage, ses yeux soulignés d'un trait de crayons noir, à la lumière des lampadaires éclairant le cimetière elle semblait tout bonnement irréel dans cette endroit. Elle finit par stopper net devant une tombe recouverte d'orchidées blanches, c'était ici que la balade cessait. Soulevant la soie pour mettre ses genoux sans se salir, le simple fait de fixer cette tombe, "Siegfried et Elenna Nipheleim" la faisait se sentir apaisé, comme si tout les tourments s'envolaient. Posant une de ses mains sur la pierre gelée elle commença à murmurer quelques mots, comme s'ils pouvaient l'entendre, comme si à présent une tombe était la seule chose à qui elle pouvait se confier. Soudain la sortit de sa rêverie, regardant à gauche et à droite de la tombe, elle n'avait pas rêvé elle avait bien entendu quelque chose, << Qui que vous soyez il semblerait que la discrétion ne soit pas votre fort...>> Déclara-t-elle d'une voix fielleuse.
Journal de Bord Age du Personnage : Trente-trois ans. Patronus : Une hyène. Métier : Membre du Ministère
Sujet: Re: Moondance...[Fe] Jeu 18 Aoû - 21:17
Dahrah était venu à Amadeo, alors que lui la fuyait, et fuyait par la même l'ensemble de sa vie. Son travail, son organisation, ses amis. Elle avait donné un coup de pied violent à la fourmilière qu'était son nouveau quotidien, et celui-ci avait suffit à lui donner l'impulsion nécessaire pour reprendre à son compte la notion de courage, qu'il avait oublié depuis de longs mois. Assumer, ne pas fuir, porter sa tête haute et se confronter à ceux qu'il avait choisit d'éviter. Son périple de reconstruction commençait par la plus importante étape : Lyrrha. Penser à elle et sa joie de vivre l'avait aidé pendant sa détention, mais arrivé un moment, cela devenait plus un fardeau qu'autre chose. Comment réagissait-elle, que ressentait-elle ? L'imaginer souffrir, par sa faute et son imprudence ne rendait que plus douloureux l'emprisonnement. C'est ainsi que, même lorsque la libération arriva, le trentenaire prit le parti de continuer à s'effacer de la vie de la blonde, comme il l'avait commencé contre son gré. L'intégrer à son existence ne faisait que la prédisposer encore plus aux larmes, lui qui n'a jamais su se préserver.
Le serpent avait presque réussit à s'habituer à exclure tous ceux qui avaient compté pour lui, le manque s'estompait, ou du moins, il arrivait à nier ce manque. Jusqu'à la venue de la rousse. Elle avait ce don de tout bousculer, celle-là. Confronté à la réalité de la situation, il n'eut pas d'autres choix que de se résoudre à reprendre son ancienne peau. Il avait été suffisamment lâche, il était temps d'être digne de ce sang qu'il clamait si pur. Amadeo mit deux jours à réussir à sortir de chez lui, et emboitant le pas de son père, s'accrocha à son bras pour qu'ils transplanent. En pleine nuit. Mais c'était maintenant ou jamais, il l'avait bien compris. C'est bien l'une des seules choses que son patriarche pratiquait encore comme sort. Le fils lui, encore hésitant concernant la magie, ne voulait pas prendre le risque d'une désartibulation. Ça serait dommage d'arriver en plusieurs morceaux chez Lyrrha, tout de même. Surtout qu'il avait fait un effort particulier sur sa tenue. Exit les haillons et autres accoutrements tenant d'avantage du pyjama, son corps avait retrouvé le bonheur de se voir couvert d'une chemise blanche, et d'un costume sombre. Comme si rien n'avait changé. Une veste noire l'emmitouflait. Cette période lui rappelait un après-midi passé avec la blonde, sous un torrent de neige. Un après-midi d'insouciance, où il lui avait promis, le naif, de ne jamais l'abandonner. C'est pourtant ce qu'il avait fait.
Avec une certaine appréhension donc, la main formée en poing vint frapper contre la porte de la demeure Nipheleim. Un méli-mélo de sentiments contraires se bousculaient dans son ventre. La joie de la revoir, la crainte de lire de la colère dans ses yeux, pire, de la déception. Mais il faudra attendre pour savoir lequel de ces sentiments sera le bon, puisque la bâtisse semblait vide. Cette dernière avait été le théatre du fiasco qui le mena à effectuer cette mission en solo, mais tout ceci semblait bien loin maintenant, et n'avait plus vraiment d'importance. Près à repartir, il s'arrêta néanmoins, le jeune homme ne souhaitait pas réduire cette journée à un échec. Il y aurait bien un endroit où son amie puisse se trouver, surtout à cette heure. Son quotidien dépourvut de ses missions de l'Ordre, ce n'est pas comme si les projets se bousculaient, il n'avait rien à perdre, tout à y gagner. C'est ainsi qu'il prit la route pour le cimetière où sommeillaient les parents de Lyrrha.
Une silhouette attira immédiatement son attention. Blanche et pure. Un sourire se dessina sur ses lèvres peu habituées, son instinct ne lui avait pas fait défaut. En quelques pas rapides le langue-de-plomb rejoint l'objet de son attention, usant d'une discrétion toute personnelle. Elle l'interpela sans lever les yeux, d'un ton qui lui ressemblait peu. Ca aurait pu être un hurlement agressif qu'il n'en aurait pas été refroidit pour autant. Un moment de flottement s'installe, il l'observe en silence, redécouvrant ses traits. Puis enfin, ouvre la bouche.
« La discrétion n'a jamais été mon fort, je sais, mon amie Lyrrha me le dit souvent. » Ses doigts effleurent maintenant la tombe, et il vint s'appuyer contre la tranche, une main enfoncée dans la poche de sa veste, l'autre posée sur la pierre froide. « Mais elle a apprit à me supporter malgré ca. »
Et malgré une foule d'autres choses désagréables, Amadeo se demandait souvent comment et pourquoi elle acceptait l'ensemble de ses irrémédiables défauts. La distance entre les deux êtres était voulue, comme une manière de rendre ces retrouvailles moins brusques. Il avait des mois de retard, des mois pendant lesquels ils menèrent leurs vies, chacun de leur côté, il était maintenant temps que leurs chemins se croisent à nouveau, pour poursuivre la route ensemble.
Le temps s'arrêta pendant quelques secondes, dès que sa voix resonna, tellement familière était celle-ci. Plus rien autour à part cette voix qu'elle avait pendant des mois tant voulu ouïr, le silence complet, chaques bruits extérieurs atténués. Instinctivement la belle se recula de quelques mètres ne levant pas les yeux, comme effrayée, non, juste surprise. Dieu sait qu'elle avait tant pensé à ce moment, à cet instant, ou celui qu'elle avait perdu reviendrait, mettant un terme au cauchemar dont elle était la victime. Mais bien que tant de fois imaginé cet instant n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait pu, dans ses songes penser, non. Le souffle court, une douleur aigu dans sa poitrine comme si son coeur essayait de bondir de cette dernière, de défaire ses liens fait de chair. Lyrrha avait du mal à contenir ce qu'elle ressentait, elle leva toutefois ses billes, attirées comme un aimant elles vinrent se planter dans celles de son interlocuteur, dans celle d'Amadeo.
Frustrante bien qu'heureuse était cette situation, son regard se noyant littéralement dans le sien elle avait juste envie de bondir sur lui, de laisser aller sa joie mais elle n'en fit rien. Restant encore immobile pendant un instant, le visage ne montrant qu'un léger sourire, ses yeux légèrement brillants. Elle fit deux pas en avant toutefois tout en déliant sa langue et laissant sortir comme un murmure :
<< Il semblerait que cette Lyrrha tienne énormément à vous alors, vous prendre ainsi tel que vous êtes ne peut pas en être une meilleure preuve.>>
La belle entrait volontairement dans son jeu de parler à la troisième personne, esquissant maintenant un sourire plus en coin, discret mais néanmoins là. Elle le fixa plus intensement qu'il y a quelques seconde laissant un instant ses paroles agir. S'avançant toujours à petit pas, lentement. La joie qu'elle sentait se répandre dans ses veines, comme un liquide chaud s'écoulant lors d'une glaciale nuit d'hiver. Douces, douces et brutales étaient ses retrouvailles. Elle n'arrivait pas à y croire, il avait survécut, certes ses traits semblaient encore plus tirés qu'a l'habitude et son air un peu moins hautain mais c'était Amadeo, de celà elle n'avait aucun doute, sa main elle aurait donner volontier à manger au feupour le prouver. Son envie de savoir où il avait été detenu et par qui, mais aussi de savoir enfin sur qui déchainer sa colère et ses envies de meurtres pour lui avoir si brutalement enlever le grec, la picotait mais le moment n'était vraiment pas bien choisit, elle ne voulait pour rien au monde gâcher cet instant. Maintenant elle était juste devant le membre de l'ordre, à quelques centimètres seulement elle s'était immobilisé, ne cillant pas du regard, il est très difficile de décrire avec précision le flux d'émotions qui la traversa à l'instant même ou ses doigts vinrent juste effleurer les siens, comme si celà faisait des années.
Il avait toujours été compliqué de détailler ce qui liait ces deux êtres, certains ne comprenait pas vraiment et il y avait de quoi être confus, surtout en voyant avec quelle violence la belle avait réagit lors de la disparition du Grec. Certains jasaient et surtout les amis de la belle Lyrrha mais peu importe ils pouvaient bien penser ce qu'ils voulaient à vrai dire elle ne pouvait pas vraiment dépeindre ses sentiments puisqu'elle ne savait pas réellement jusqu'ou ceux ci pouvaient aller pour Amadeo . Ce dont elle était certaine par contre était qu'elle avait besoin de lui, qu'il était indispensable à son bien être. Alors qu'elle avait enlacé les doigts du grec dans les siens la belle prit de nouveau la parole mais cette fois-ci c'est une expression plus triste qui envahit son jolie minoi :
<< J'ai tout essayé, j'aurai négocié tout ce que j'avais, j'aurais donner ma propre vie pour te sortir de l'endroit où tu étais mais l'ordre ne me disait rien...J'ettouffais, la seule pensée de te savoir en danger. >> Elle marqua un court silence durant lequel une larme solitaire perla ses joues. << Je te demande pardon, j'aurais dû te sortir de là plus tôt !>> Elle arracha enfin son regard du sien pour le baisser et observer le sol, coupable, ronger par l'échec.
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Sujet: Re: Moondance...[Fe]
Moondance...[Fe]
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